Si les États-Unis procèdent actuellement à une normalisation des taux, l’Europe en général et la France en particulier se gardent bien de faire la même chose. Dans un contexte de ralentissement de la croissance, les taux resteront encore au plancher jusqu’à l’année prochaine. Autrement, l’économie va finir par perdre son souffle. Aux États-Unis, les taux se redressent sans porter préjudice à la croissance Important Le taux directeur vient d’être revu à la hausse pour la deuxième fois cette année, deux autres ajustements sont prévus avant fin 2018 et trois autres en 2019. Les taux directeurs atteindront les 3 %, une augmentation marquante après la crise de 2008 qui les a maintenus au plancher pendant sept ans. Cette hausse a entraîné un redressement des taux courts qui se sont établis à 2,60 %, son niveau le plus élevé depuis 10 ans. L’évolution des taux courts dépasse celle des taux souverains, de sorte que la courbe des taux est en train de s’aplatir, et devrait rester ainsi jusqu’à l’année prochaine. Important Par ailleurs, l’accroissement des taux longs ne devrait pas franchir la barre des 4%, de sorte que leur progression demeurera finalement inférieure au PIB. C’est pour cette raison que les États-Unis ne craignent pas pour leur croissance. Ce qui n’est pas le cas de l’Europe, qui ne peut pour l’instant s’offrir cette normalisation des taux. En France, une hausse des taux asphyxierait l’économie Pour prévenir toute contagion depuis les États-Unis, la BCE peut contrôler les taux courts. Déjà, le taux directeur devrait être stable au cours du premier semestre 2019. Avec les taux courts qui demeurent bas, les taux longs ne risquent pas de s’emballer. Actuellement maintenus à 1 %, ces derniers ne devraient pas dépasser 1,5 % en 2019. Ainsi, les taux d’intérêt resteront au plancher en France, où l’économie accuse un net ralentissement. Important L’inflation est limitée à environ 1 %, mais la croissance est en train de s’essouffler en passant à 1,5 % au premier trimestre de cette année, contre 3% en 2017. L’indice ESI qui évalue le climat des affaires et la confiance des ménages s’est retourné en janvier, montrant une fois de plus le caractère inopportun d’une hausse des taux. Heureusement, la taille du bilan de la Banque centrale demeure très importante.