Cela fait maintenant près de cinq mois que les taux immobiliers se maintiennent à un niveau plus bas que la hausse des prix. Avec une baisse conséquente sur un an, ces taux attirent de plus en plus de ménages aux revenus modestes, tout en favorisant l’allongement de la durée des prêts. Pour 2019, aucune remontée brutale ne devrait avoir lieu. Augmentation des ménages modestes accédant à la propriété Depuis le mois de juin, le taux réel des crédits immobiliers est passé en territoire négatif, puisque les barèmes appliqués par les banques demeurent inférieurs à l’inflation. En septembre et aux premiers jours d’octobre, les Français se sont endettés en moyenne à 1,43 %, toutes durées confondues. De fait, la durée des emprunts s’allonge. À la rentrée, le délai de remboursement moyen était de 223 mois, soit plus de 18,5 ans. Cette tendance s’est accentuée en raison des acquisitions effectuées par les ménages modestes, qui sont de plus en plus nombreux à accéder à la propriété. En septembre, 41 % des acheteurs dans le neuf ont des revenus inférieurs à 3 SMIC, contre environ 37 % l’année dernière. Le marché de l’ancien connait le même dynamisme : aujourd’hui, 39 % des acquéreurs touchent moins de 3 SMIC, contre 36 % en 2017. Un niveau similaire aux taux appliqués dans des contextes très exceptionnels Les baisses les plus marquées sont observées sur les durées longues, avec -27 points de base pour les prêts sur 25 ans, contre -22 points de base pour les emprunts sur 20 ans. Toutes durées confondues, le recul sur un an s’est élevé à -12 points de base au mois de septembre. Le taux du crédit immobilier était à 1,43 %, contre 1,55 % l’année dernière à la même époque. Les taux bas actuels sont comparables à ceux appliqués dans des situations uniques dans l’histoire. Ce niveau inférieur à l’inflation a été constaté seulement au moment du premier choc pétrolier en 1973. La longueur de la durée d’emprunt, pour sa part, rappelle celle observée en 2007 à l’aube de la crise économique. Un expert relève ainsi « le caractère très exceptionnel de la situation ». Pour 2019, aucune hausse excessive n’est encore à craindre. Les taux devraient se maintenir à une moyenne de 1,9 %, et ne dépasseront donc pas la barre des 2 %.