En matière de crédits immobiliers, les conditions restent très favorables aux emprunteurs en cette fin d’année, dans la continuité des mois précédents. Pour 2018, en revanche, les courtiers anticipent une dégradation de la conjoncture, voire un blocage. Ils ont ainsi établi deux scénarios plus ou moins optimistes. Les professionnels anticipent deux scénarios pour 2018 Le point commun des deux hypothèses est la remontée modérée mais continue, des taux de prêt immobilier. D’ici octobre 2018, ceux-ci devraient retrouver leur niveau de début 2016, avec une moyenne de 1,60 % pour un crédit fixe sur 15 ans, 1,80 % sur 20 ans et 2,20 % pour les emprunts les plus longs (25 ans). Pour référence, sur ces différentes durées, ils se situent actuellement à 1,28 %, 1,45 % et 1,77 %. Une des principales conséquences de cette évolution des taux est la chute des demandes de renégociations de crédit. La production de nouveaux prêts aussi devrait ralentir, mais les professionnels peinent à déterminer l’ampleur de la décrue. Sur l’ensemble de 2017, les prêteurs devraient accorder un total de 163 milliards d’euros d’emprunts aux particuliers. L’année prochaine, l’option la moins favorable prévoit une baisse à 152 milliards à cause de la flambée des prix des biens d’une part, et l’exclusion des ménages devenus non solvables d’autre part. Les primo-accédants notamment risquent d’être fortement pénalisés par les changements que le gouvernement envisage d’apporter aux dispositifs d’aides à l’accession à la propriété (PTZ, loi Pinel et APL Accession). Toutefois, en fonction de la teneur des réformes, un schéma plus favorable est possible, avec une stabilité de l’activité à 160 milliards d’euros. Les banques maintiennent leur politique commerciale agressive En prévision du ralentissement sur le marché, les banques maintiennent leur politique agressive de conquête de nouveaux clients. Les courtiers notent ainsi des ajustements baissiers de l’ordre de 0,05 % à 0,10 % sur pratiquement toutes les durées sur les taux immobiliers de décembre des enseignes nationales et régionales. Les excellents dossiers sont évidemment les principaux concernés par ces nouvelles décotes, mais certains profils moyens aussi en ont bénéficié. Cette tendance pourrait se poursuivre en ce début d’année 2018, d’autant que tous les voyants restent au vert. D’une part, les taux directeurs toujours faibles garantissent aux banques des marges très confortables. D’autre part, la concurrence risque de s’intensifier avec la professionnalisation de plusieurs établissements en matière de distribution de crédits. L’objectif est d’éviter le blocage du marché.