Alors qu’il avait battu ses propres records sur de multiples aspects en 2016 et 2017, le marché immobilier en France est en train de décélérer en ces dernières semaines de l’année. De plus, les réformes annoncées par le gouvernement concernant dispositifs d’aide à l’accession et la réduction de l’APL favorisent l’attentisme des ménages. Nous faisons le point sur les chiffres de 2017 et les perspectives pour 2018. Ralentissement en 2017 et stabilisation en 2018 Les taux d’intérêt des prêts immobiliers étant descendus à des seuils historiques en 2016, les dossiers affluaient encore pendant le premier trimestre. Mais au fil des mois, la demande a commencé à baisser du fait de l’envolée des prix des biens, qui n’a pu être compensée par les conditions de crédit toujours très attractives. Si 2017 s’achève sur des performances inférieures à celles d’avant le printemps, le bilan n’en est pas moins satisfaisant. Important 986 000 ventes ont en effet été conclues depuis janvier, ce qui représente une hausse de 17 % d’une année à l’autre. Dans la continuité du début de ralentissement de l’activité observé cette année, 2018 devrait être l’année d’un retour en douceur à un rythme moins effréné. Les taux d’intérêt des prêts poursuivront vraisemblablement leur remontée modérée, les professionnels du secteur anticipant une progression de 20 centimes environ au cours du premier semestre. Les prix de biens, pour leur part, se maintiendront très probablement à des niveaux élevés, mais l’envolée de ces derniers mois devrait cesser. Pour les candidats à l’accession à la propriété, la période est encore propice à la concrétisation de leur projet. Une simulation de prêt immobilier est recommandée pour estimer leur capacité d’emprunt. Modifications importantes sur les dispositifs d’aide Après avoir largement contribué au succès de l’investissement locatif, le dispositif Pinel va subir quelques modifications. Il ne bénéficiera plus qu’aux zones les plus tendues, A et B1. De son côté, le prêt à taux zéro (PTZ) sera maintenu jusqu’en 2021 pour l’achat de logements neufs dans les zones précitées. En revanche, dans les zones dites B2 et C, il passera à 20 % de quotité avant de disparaître en fin 2019. Dans le cas de biens anciens nécessitant de gros travaux de réfection (au minimum 25 % du montant total de l’opération), le PTZ ne concernera plus que les zones B2 et C. Suspense autour de la résiliation annuelle de l’assurance emprunteur Les marchés de l’immobilier et du crédit vont connaître un autre changement majeur en 2018 avec l’entrée en vigueur du droit à la résiliation annuelle de l’assurance pour tous les détenteurs d’un contrat de prêt immobilier, quelle que soit la date de sa signature. L’amendement Bourquin autorise en effet le changement de contrat chaque année avant sa date anniversaire afin de permettre à l’emprunteur de réaliser des économies substantielles grâce à une couverture alternative. Toutefois, la Fédération bancaire française (FBF) a saisi le Conseil Constitutionnel pour censurer cette mesure. Important La réponse de l’institution est attendue le 12 janvier prochain.