On le sait ! Les Français ont une brique dans le ventre, et beaucoup rêvent de devenir propriétaires. Et pourtant, l’on est en droit de se demander si investir dans la pierre a encore un sens aujourd’hui. En effet, entre la réforme de l’ISF – remplacée depuis peu par l’IFI – et les nombreux tours de vis fiscaux dont ce secteur a fait l’objet ces dernières années, la fiscalité immobilière n’a jamais été aussi élevée. Un constat confirmé par un rapport récent du Conseil des prélèvements obligatoires. Quand le gouvernement cherche à serrer la vis aux investisseurs immobiliers Remplacer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). C’était l’une des promesses phares d’Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle. Une promesse qui a d’ailleurs été rapidement mise en exécution, avec l’entrée en vigueur de l’IFI dès le 1er janvier 2018. L’objectif de cette réforme était clair : taxer davantage « la rente immobilière » qui, selon les mots du Président de la République, n’était pas suffisamment imposée. Un cliché qui vient pourtant d’être mis au rancart par une étude du Conseil des prélèvements obligatoires. Important Dans leur rapport, les sages de la rue Cambon ont en effet conclu que la France figure parmi les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) dans lesquels la pression fiscale sur les investisseurs immobiliers est la plus élevée. Le bonnet d’âne pour la France Pour parvenir à cette conclusion, le CPO a calculé le poids de l’immobilier dans l’imposition des ménages de chaque pays. Important Et, sans grande surprise, l’immobilier représente 2/3 des prélèvements fiscaux et sociaux acquittés par les contribuables français, ce qui correspond à 50 milliards d’euros sur un total de 80 milliards d’euros. Et c’est à l’impôt foncier que revient la palme d’or. Celui-ci pèse près de 20,1 % des prélèvements liés à l’immobilier. En tout, les taxes foncières s’élèvent à 6 % des prélèvements obligatoires en France, contre une moyenne de 3,3 % au sein de l’OCDE. Mais si la France n’est pas vraiment à plaindre contrairement à des pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis où ce pourcentage flirte les 10 %, elle reste malgré tout loin devant ses voisins européens, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore la Belgique (3 %). Le rapport pointe également du doigt la multiplication des impôts sur l’immobilier ces dernières années. De l’achat du bien jusqu’à sa revente, le propriétaire doit s’acquitter d’une longue série de taxes, note le Conseil des prélèvements obligatoires, parmi lesquelles : les droits de mutation, improprement appelés frais de notaire ; la taxe foncière ; les impôts sur les revenus locatifs ; les impôts sur les plus-values ; ou encore l’IFI pour certains contribuables. Des charges qui viendront donc grignoter davantage le rendement déjà famélique offert par l’immobilier.