Les prix poursuivent leur remontée dans la capitale. Avec une progression annuelle de l’ordre de 8,6%, le cap des 9 000 euros en moyenne par m² a été franchi en fin d’année dernière, selon la dernière conférence de presse immobilière des notaires de Paris-Ile-de-France. Et ils devraient continuer de grimper, pour atteindre 9 300 euros/m² en avril prochain. Une hausse qui pèse de plus en plus lourd dans le pouvoir d’achat immobilier des acquéreurs. Celle-ci a également des conséquences sur la composition de la population active parisienne. Focus. Après une année 2017 exceptionnelle sur de nombreux aspects pour le marché immobilier, l’année 2018 commence un peu moins bien avec un recul du nombre de transactions en France, selon le dernier baromètre LPI-SeLoger. Cet indicateur observe une baisse du nombre de ventes de -10,8% en 3 mois. 968 000 biens ont été vendus en France en 2017 L’année dernière, 968 000 ventes ont été conclues en France, soit un volume d’activité se rapprochant très près du million de transactions tant attendu. En Ile-de-France, près de 186 000 biens ont été vendus en 2017, soit une hausse de 18% en un an. Les taux de prêt affichés en dessous de 2% (toutes durées confondues) ont favorisé les projets immobiliers des ménages. Cependant, la remontée des prix a elle aussi été exceptionnelle dans certaines villes, notamment à Bordeaux et Paris. Des prix toujours plus hauts dans la capitale Le prix moyen du m² parisien a dépassé les 9 000 euros au 4ème trimestre 2017, selon les Notaires de Paris-Ile-de-France. Ce qui équivaut à une hausse de près de 9% en un an. Les Notaires tablent déjà sur un prix moyen de 9 300 euros/m² d’ici avril. Seuls deux arrondissements, le 19ème et le 20ème, affichent encore un prix moyen en dessous de 8 000 euros/m². Les prix pourraient-ils dépasser les 10 000 euros du m² ? C’est fort probable d’ici l’année prochaine. 10 000 euros du m² est envisageable en 2019, mais pas souhaitable Sébastien de Lafond, Président du site d’estimations immobilières MeilleursAgents, dans une interview accordée au journal 20 Minutes. Des hausses qui limitent le pouvoir d’achat immobilier Cette conjoncture met à mal le pouvoir d’achat des acquéreurs, bien que les taux de crédit immobilier, se maintiennent à des niveaux bas. Fin février, nous observons des taux de prêt allant de : 1,06% à 1,45% sur 15 ans, 1,25% à 1,65% sur 20 ans, 1,45% à 1,85% sur 25 ans. 2018 : l’année de la consolidation du marché de l’immobilier ? Les Notaires se montrent néanmoins optimistes pour le marché. Même si les prix devraient continuer de croître tout au long de l’année, 2018 devrait être « favorable » pour le marché. La conjoncture économique est mieux orientée et le marché du travail donne des signes d’amélioration. Les taux de crédit à l’habitat devraient également rester attractifs en 2018, malgré la reprise de l’inflation Ces derniers craignent tout de même une érosion de la solvabilité des ménages qui, subissent les hausses de prix cumulées à la lente progression des taux immobiliers. Les acquéreurs doivent déjà faire des efforts financiers importants pour devenir propriétaires à Paris. En un an, la progression des prix équivaut à un effort de 700 euros par m², soit 38 500 euros de plus à débourser pour un 55m². Paris, capitale de plus en plus inaccessible ? Paris est donc de plus en plus inaccessible pour certains ménages. Un phénomène qui a pour conséquence un « séparatisme social », selon une étude de la Fondation Jean Jaurès qui observe une hausse du nombre de cadres dans la Ville Lumière et un recul du nombre d’ouvriers et d’employés. En 20 ans, le nombre d’ouvriers a fortement reculé : de 18,2% en 1982 à 6,9% en 2013. Même constat pour les employés, de 29,7% en 1982, ils ne représentent plus que 18,4%. A l’inverse, les cadres sont plus que jamais représentés passant de 24,7% en 1982 à 46,4% en 2013. Ce processus d’embourgeoisement et de gentrification est particulièrement spectaculaire à Paris, mais il concerne également les principales métropoles françaises Jérôme Fourquet, Directeur du département Opinion et Stratégie d’entreprise de l’Ifop, auteur de l’étude « « 1985-2017 quand les classes favorisées ont fait sécession » pour la Fondation Jean Jaurès.