Sur une durée de un an, les établissements financiers et les compagnies d’assurances engendrent un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros grâce à l’assurance emprunteur. Cependant, ils ne versent que 1,6 milliard d’euros pour indemniser les sinistres. En outre, ils doivent à chaque personne assurée une somme équivalant aux 85% des bénéfices créés par l’assurance emprunteur. À compter du 1er janvier 2018, les assurés ayant souscrit un prêt immobilier peuvent changer d’assurance. Cette nouvelle mesure leur permettra de choisir eux-mêmes l’assurance emprunteur qui leur convient. Parfois, les assureurs et les banquiers imposent des frais trop coûteux pour ce type de prestation. Par ailleurs, les souscripteurs ne perçoivent pas la totalité des profits générés par cette forme d’assurance. Le principe de la participation aux bénéfices prévoit en effet que les 85% des intérêts engendrés par l’assurance emprunteur reviennent aux assurés. Les tribunaux et les associations des consommateurs dénoncent à cet effet l’attitude des banquiers et des assureurs. Ces derniers ne versent qu’une partie de celle qu’ils doivent payés à leurs adhérents pour indemniser les sinistres. Une réclamation à titre individuelle s’avère impossible Selon le principe de la participation aux bénéfices, l’emprunteur ayant souscrit une assurance pour un crédit perçoit 85% des profits réalisés sur son prêt. Cette directive s’applique entre autres sur l’assurance vie. Ainsi, les banques et les assurances totalisent un gain annuel de 6,5 milliards d’euros sur les primes. Mais alors que les assureurs doivent chaque année la somme de 2,5 milliards d’euros, ils versent seulement 1,6 milliard pour leur indemnisation, selon un journal. Pour expliquer les faits, les juges rappellent que les assurés ne peuvent réclamer leur part sur la prime à titre individuel. Ils condamnent toutefois l’attitude des compagnies d’assurances et des établissements financiers qui détiennent l’argent des emprunteurs. Par ailleurs, les nouvelles législations donnent aux assureurs le droit d’augmenter excessivement les commissions versées aux banques pour chaque crédit nécessitant d’être garanti. Cette démarche leur permet de s’engranger une grande partie des bénéfices. Une nouvelle disposition risque de changer les tendances De leur côté, les associations des consommateurs tentent de trouver une solution aux abus exercés sur les assurés. Elles estiment que, depuis 1995, les bénéfices réalisés par les banques s’élèvent à 11 milliards d’euros pour le crédit immobilier et à 4,5 milliards d’euros pour le prêt à la consommation. Ces associations constatent également que l’assurance emprunteur est très onéreuse pour les consommateurs alors qu’elle contribue largement aux recettes des banquiers et des assureurs. Afin de remédier à ce problème, elles plaident pour une libéralisation de la concurrence en matière d’assurance. En ce sens, une disposition permet désormais aux emprunteurs de changer d’assurance. D’après ce règlement, qui devient effectif à partir de 2018, le changement doit avoir lieu à une date correspondant à l’anniversaire de la souscription. L’adhérent à ladite assurance avertira alors son banquier deux mois à l’avance et présentera notamment le nouveau contrat.