La dette publique de la France se rapproche actuellement des 100% du produit intérieur brut (PIB). Elle se trouve au centre des préoccupations, ce qui n’est pourtant pas le cas de l’endettement du secteur privé qui frôle les 130% du PIB, d’après les statistiques publiées par la Banque de France. Alors que la dette de l'ensemble des administrations publiques atteint aujourd’hui 98,9% du PIB français, la dette privée est passée à 129,7% au premier trimestre de l’année. Les taux bas ont incité les entreprises à souscrire des crédits. Leur ratio d’endettement est plus inquiétant par rapport à celui des ménages qui se trouve encore dans la norme comparé à celui des États-Unis, du Royaume-Uni, etc. Cette situation s’explique par l’accès privilégié des grandes sociétés aux marchés financiers. En cas de remontée des taux d’intérêt, elles verront leurs charges financières augmenter. Or, la plupart d’entre elles ont contracté des prêts à taux variable et risquent de rencontrer des difficultés. La hausse de la dette privée Le montant la dette privée hexagonale contractée par les entreprises et les ménages suscite moins de débat que celui de l’endettement public. D’après les chiffres de la Banque de France, il a pourtant augmenté de 6 points sur un an. En dix ans, Il est ainsi en hausse de 34 points. C’est surtout le ratio d’endettement des sociétés qui est préoccupant. À la fin du mois de mars, il s’établissait à 72,1%. Cette situation est due non seulement aux bonnes conditions de marché mais également à la faiblesse du taux d’autofinancement. La Banque de France souligne que : Pour les 80 plus grands groupes commerciaux et industriels cotés, le taux d’autofinancement a décru depuis la fin des années 90, où il avait atteint un pic à 100%. Le financement de l’investissement et des variations de stocks est actuellement couvert par l’épargne des entreprises à hauteur de 80%. De plus, l’environnement de taux bas a entraîné un allégement substantiel du service de la dette qui a atteint l’an dernier un niveau historiquement bas. La Banque de France Le risque de la remontée des taux d'intérêt Si le taux d'endettement du secteur privé est moins élevé que celui des autres pays comme le Japon, il est nettement supérieur à ceux de l’Italie et de l’Allemagne. Il faut savoir en outre qu’une remontée soudaine des taux risque d’avoir un impact négatif sur la santé financière des entreprises. Selon la Banque de France, un accroissement de 100 points de base des taux courts entraînerait, en année pleine, une augmentation de la charge financière de près de 2,5 milliards d’euros. Elle estime également que : L’impact de cette hausse sera plus substantiel si elle s’accompagne d’un relèvement équivalent des taux longs. Dans ce cas, le coût cumulé atteint plus de 4,5 milliards d’euros. La Banque de France