Ce n’est pas la hausse modérée des taux d’intérêt depuis le mois de mars qui va empêcher les Français de contracter des prêts immobiliers. Bien au contraire, le marché immobilier tend à emprunter une trajectoire de croissance très encourageante ces trois derniers mois. Certes, le dynamisme du crédit immobilier est une bonne chose, mais pour éviter que le marché soit en pleine effervescence, il faut quand même être prudent face à la flambée des prix. Finie l’époque où les activités immobilières ont connu un essoufflement assez inquiétant. Actuellement, malgré un taux immobilier légèrement reparti à la hausse par rapport à l’année dernière, la demande de crédits immobiliers ne cesse de croître. En effet, les conditions d’emprunt deviennent de plus en plus favorables. Elles incitent les ménages à faire des acquisitions immobilières quelque soient leurs catégories de revenu. En moyenne, pendant le mois de mars, les taux des crédits ont tourné autour de 1.51% et n’ont donc connu qu’une légère hausse de deux points de base selon l’Observatoire du Crédit logement/CSA. Une telle hausse n’a pas eu une quelconque répercussion sur le comportement d’emprunt des ménages, d’autant plus que la perspective économique laisse présager une reprise des pouvoirs d’achat. Le niveau de la demande de crédits est encourageant Sur le marché des prêts immobiliers, la concurrence est la règle. Toutes les banques dévoilent leurs offres selon des stratégies marketing particulières. On peut dire que de nombreuses opportunités s’offrent aux emprunteurs et ils n’ont qu’à choisir la gamme de produits correspondant à leurs profils budgétaires. Ce dynamisme du crédit est lié à l’optimisme des acteurs économiques, les cauchemars de la crise de 2008 ont disparu. En effet, les chiffres sont éloquents : le montant des crédits hors rachats de créances a connu une croissance annuelle de 29,9 % selon les chiffres du mois de mars. Mais le plus étonnant c’est que le nombre de crédits accordés par les banques a augmenté de 24,4 % depuis l’année dernière. Les responsables de l’Observatoire du Crédit logement confient : L’activité progresse à un rythme rapide, rarement observé à cette période de l’année Observatoire Crédit Logement Les causes de l’accélération de la demande de crédits immobiliers résident en grande partie dans l’allongement des délais de remboursement (environ 215 mois en moyenne pendant le mois de mars). Mais la flambée des prix risque de perturber le marché C’est une évidence, quand la demande monte, le prix s’envole. En effet, la hausse des prix de l’immobilier pose problème surtout pour les ménages qui ont une source de revenus faiblement indexée. Certes, les conditions d’emprunts sont avantageuses, mais il faut aussi voir l’acquisition de logement comme un investissement. Acheter un bien à un prix qui excède largement sa valeur comptable c’est courir à sa propre perte. Selon un baromètre très connu publié au mois de mars, en l’espace d’un an, les prix ont grimpé de 3,6 % pour les logements anciens et de 2,5 % pour les logements neufs. L’Observatoire Crédit Logement déclare que : Le coût des opérations réalisées par les ménages augmente toujours rapidement (+ 6,7 % sur le premier trimestre, en glissement annuel) Observatoire Crédit Logement Bref, ce phénomène risque de porter atteinte à la solvabilité des ménages car leurs revenus progressent, mais à un rythme bien inférieur à la croissance moyenne des prix de l’immobilier (la croissance moyenne des revenus était de 1,3 % au premier trimestre, en glissement annuel).