En huit ans, les Français ont vu leur pouvoir d’achat s’accroître de 30%. Ce gain a été engendré par la baisse conséquente des taux d’intérêt appliqués par les organismes de crédit sur les prêts bancaires. Ainsi, si l’on effectue une petite comparaison des taux enregistrés dans tous les pays de l’Union européenne, ceux dont bénéficient les ménages français sont considérés comme étant les moins élevés de tous. D’après une étude lancée par le Crédit Foncier, l’Hexagone a affiché un taux moyen de 1,6% au cours de l’année 2016 pour le crédit immobilier. Ce taux fait partie de l’un des plus bas enregistrés au sein des 28 pays membres de l’Union européenne étudiés. Grâce à cela, les Français ont pu profiter d’un gain de 30% sur leur pouvoir d’achat. Le plus grand atout de la France réside dans le fait que la majorité des prêts immobiliers souscrits sont octroyés avec des taux fixes. Selon les statistiques recueillies, 96,7% des nouveaux crédits souscrits au cours de l’année 2015 ont été attribués dans ce même principe, alors que dans les autres pays du continent européens, les cas les plus fréquents sont les emprunts à taux variables ou les crédits à taux fixes par période. Nicolas Pécourt d’expliquer : La logique voudrait que le taux d’intérêt moyen soit plus élevé dans un pays essentiellement tourné vers les taux fixes. Cela rend la tarification française d’autant plus remarquable. Nicolas Pécourt. L’impact de la baisse des taux sur les emprunteurs français Tous les pays européens ont été touchés par la baisse des taux d’emprunt constatée entre les années 2008 et 2016. Pour la France, la moyenne des taux a été enregistrée à 4,8% en 2008. Selon les études du Crédit Foncier, les taux d’emprunt ont reculé de presque le tiers de leur valeur : La baisse du coût du crédit est de l'ordre de 66 %, soit pratiquement une division par trois de la charge des intérêts d'un crédit immobilier. Crédit Foncier. Ainsi, en 2016, un emprunteur français a pu augmenter sa capacité d’emprunt de 33% comparativement à 2008 grâce à ce repli. Parallèlement, étant donné que les tarifs de la pierre n’ont pas marqué de grande évolution au cours de cette période, le pouvoir d’achat des Français en matière d’achat immobilier s’est accru. Par conséquent, avec un même budget que celui de 2008, les acquéreurs ont pu prétendre à une surface plus étendue ou à des logements de meilleur standing en 2016. Un profit non partagé La baisse des taux n’a pas forcément les mêmes effets pour tous les pays de l’Union européenne. En effet, le secteur immobilier a subi de très forte hausse de tarif dans certains d’entre eux, notamment en Allemagne où les prix immobiliers ont augmenté de 33%, ou encore au Royaume-Uni où la hausse tarifaire a été de 31%. Cette croissance fulgurante des prix immobiliers a eu un impact très lourd sur le pouvoir d’achat des acquéreurs, si bien que les effets de la baisse des taux d’emprunt n’ont pas pu se faire ressentir comme dans l’Hexagone : Le gain de pouvoir d'achat immobilier cumulé, entre 2008 et 2016, n'est ainsi "que" de 3 % au Royaume-Uni et de 2 % en Allemagne. Par contre, dans la partie sud de l’Europe, les tarifs immobiliers ont affiché une chute conséquente, à tel point que les emprunteurs ont pu gagner 84% de pouvoir d’achat en préservant les mêmes valeurs de mensualités et les mêmes délais de remboursement.