Certes, emprunter après 60 ans peut être compliqué, mais ce n’est pas impossible. Les seniors en bonne santé peuvent souscrire un crédit et choisir de l’adosser à une assurance emprunteur. A contrario, la démarche reste possible grâce au nantissement, notamment en gageant des placements. L’âge et l’assurance emprunteur, les principaux obstacles L’âge constitue le plus souvent le problème majeur des seniors qui souhaitent souscrire un prêt immobilier. « A 65 ans, il est toujours possible d’emprunter, reste que l’âge limite pour un remboursement d’un prêt immobilier avoisine souvent 75 ans » Maël Bernier. Certains établissements vont jusqu’à repousser cette limite à 80 ans, à l’instar de l’AXA Banque. « On accepte de mettre en place des crédits, à condition que l’emprunteur termine de rembourser à 80 ans », précise son directeur, Marc Legardeur. Marc Legardeur. En outre, le coût de l’assurance emprunteur constitue aussi un obstacle de taille pour un senior qui souhaite emprunter. Exigée par le banquier, cette assurance revient très chère pour un senior qui a des problèmes de santé. Elle peut même lui être tout simplement refusée en fonction de son état de santé. « Les risques de santé et de décès augmentent avec l’âge. Voilà pourquoi la tarification d’un senior est si élevée et que cette couverture peut parfois être refusée » explique un assureur. Un assureur En effet, le montant de la prime se détermine en fonction de l’état général de santé, des antécédents médicaux et des pathologies existantes. Elle peut notamment varier de 0,60% à 1,96%. Maël Bernier d’ajouter qu’ « Un senior peut parfois payer autant d’assurance que intérêts. Et c’est un minimum ». Maël Bernier Pour limiter son poids sur le coût effectif du prêt immobilier, il est conseillé de répartir l’assurance à égalité sur les deux têtes pour un couple ou à 100% sur celle du plus jeune et/ou du plus en forme. Le nantissement, une solution à envisager A défaut de trouver une assurance emprunteur avantageuse, il est possible d’opter pour le nantissement. Il s’agit alors de gager un placement financier – cela peut-être une assurance-vie, un compte titres, ou un Plan d’Epargne en Actions (PEA) – au profit de la banque. « Plutôt qu’une hypothèque ou qu’une caution, l’établissement financier prend en garantie ce placement financier. En cas de décès ou de défaillance de l’emprunteur, l’établissement bancaire se remboursera sur cette épargne », explique Marc Legardeur. Marc Legardeur. Le nantissement présente un certain nombre d’avantages. En prenant par exemple le cas d’une assurance-vie, le placement n’est pas « cassé ». Il est possible de poursuivre les versements. En plus, l’emprunteur continue de bénéficier des avantages fiscaux rattachés à ce produit. Le nantissement n’engendre pas de frais supplémentaire qui pourrait peser sur le coût du crédit. En somme, l’emprunteur ne paie que les intérêts. Nantir n’est pas pour autant sans inconvénients. Le plus important étant l’indisponibilité des fonds nantis. En effet, les rachats et les avances sur contrat deviennent compliqués, voire impossibles. L’aval du banquier étant requis pour y procéder. Il en va de même pour l’arbitrage des actifs. Par ailleurs, le portefeuille d’actions ne sera valorisé qu’à hauteur de 60% à 70%. En effet, la banque prend toujours des précautions pour se protéger contre une éventuelle dégringolade des marchés financiers.