Suite à une longue période où les taux d’intérêt des crédits immobiliers étaient continuellement en baisse, les barèmes s’inscrivent dorénavant à la hausse. Une spécialiste du secteur immobilier explique comment cette progression des taux se répercutera sur les différents profils d’acheteurs. Elle fait par ailleurs état de la situation du marché immobilier et confie ses perspectives. Ayant reculé à un niveau historiquement bas (1,31%) à l’automne, les taux de crédit immobilier sont repartis à la hausse depuis mars dernier. Aujourd’hui, les taux immobiliers s’élèvent en moyenne à 1,55% (tous crédits à l’habitat confondus hors assurance et coût des sûretés), retrouvant ainsi leur niveau d’avant juillet 2016. La Banque centrale américaine (FED) a révisé ses taux à la hausse et la Banque centrale européenne devrait emboîter le pas. Les répercussions se feront bientôt ressentir sur les futurs prêts octroyés aux particuliers. À Paris, les prix de l’immobilier ont déjà augmenté. Les prix parisiens dans l’ancien devraient atteindre le niveau record de 8 800 euros en juillet prochain. Cette hausse laisse présager l’avènement d’une nouvelle période pour le marché immobilier. Les manifestations de la hausse des taux sur les différents profils d’emprunteurs Interrogée par le journal Les Échos, une spécialiste explique ce que signifie concrètement la progression des taux pour les souscripteurs de prêt immobilier pour le financement de leur achat. Elle explique que la répercussion de cette hausse des taux varie selon le profil de l’emprunteur. Un profil qualifié de « premium » par les banques (remplissant tous les critères nécessaires aux yeux de ces dernières) pourra décrocher un taux de 1,3% pour un crédit de 200 000 euros sur 20 ans. Par rapport à octobre, la différence sur le coût total de l’emprunt sera de 5 000 euros, ce qui est relativement élevé. Cette hausse des taux se traduira par contre par une perte du pouvoir d’achat pour la classe moyenne. Pour ce qui est des ménages aux revenus modestes, ceux qui toucheront moins de 24 000 euros bruts par an seront contraints de sortir du marché. Ceux qui peuvent encore acheter ressentiront énormément la progression des taux et la hausse des prix. Bilan et perspectives L’experte souligne que l’époque où les acheteurs pouvaient, par rapport à 2013, acquérir 4 à 5 m² supplémentaires dans les grandes villes, du fait du niveau historiquement bas des taux immobiliers est révolue. Elle précise toutefois que la situation est loin d’être dramatique étant donné que les souscripteurs de crédits à 20 ans peuvent toujours obtenir des taux en dessous de 2%. D’ailleurs, la moyenne tourne autour de 1,80% pour une telle durée. Enfin, la spécialiste affirme qu’il ne faut pas s’attendre à ce que les particuliers se ruent sur les crédits et l’immobilier. Elle indique que le marché est plus dans une « période de stabilisation de la demande pour les crédits ». Bien que le niveau d’activité soit positif, il est loin d’être dynamique. L’experte estime que le marché peut se porter mieux.