Afin de réaliser des économies, les consommateurs peuvent opter pour une renégociation de leur prêt immobilier. Cette opération peut pourtant s'avérer être compliquée à cause de certaines pratiques des banques, jugées douteuses par l'UFC-Que Choisir. L’association déplore également les comportements commerciaux contestables, la mauvaise gestion des dossiers et l’inflation des tarifs bancaires. D’après une enquête réalisée par l'UFC-Que Choisir, la procédure à suivre pour renégocier son prêt immobilier est souvent périlleuse. L'association de défense des consommateurs pointe notamment du doigt les pratiques frauduleuses des établissements bancaires. Comme une renégociation est plus rentable pour leurs clients si elle est effectuée rapidement, les banquiers trouvent toujours le moyen de retarder sa finalisation. Pour y mettre fin, l'UFC-Que Choisir a saisi l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ainsi que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour que les obligations légales soient mieux respectées par les banques. Les banques retardent la renégociation L'UFC-Que Choisir dénonce des pratiques bancaires dans le cadre d’une renégociation de prêt immobilier. Lorsqu’un emprunteur se lance dans une renégociation de prêt immobilier, il fait souvent face à une absence de réponse de sa banque, malgré de nombreuses sollicitations. Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, explique que : À toutes les étapes d’une renégociation de crédit immobilier, le client est soumis à un parcours du combattant, parsemé d'embûches. Il est clair que les établissements bancaires font de la résistance afin de préserver leur rentabilité. Bien conscients que le temps joue en leur faveur, ils cherchent avant tout à en gagner, notamment en tardant à envoyer une réponse ou certains documents aux emprunteurs. Alain Bazot. À titre d’exemple, dans 10% des litiges, des délais allant jusqu’à onze mois sont enregistrés pour l’envoi du décompte de remboursement lorsqu’un client souhaite faire racheter son prêt immobilier par une autre banque. Soulignons que l'association a fait appel au ministre de l’Économie pour un meilleur encadrement des opérations de renégociation. Alain Bazot affirme que : Il est indispensable que la régulation vienne des pouvoirs publics. Il y a urgence à intervenir pour que la tendance du marché bénéficie enfin pleinement aux consommateurs. Alain Bazot. Les frais de renégociation en pleine explosion L'UFC-Que Choisir met également en cause la flambée des frais annexes. Ils ont augmenté de plus de 18% en cinq ans. L’association dénonce non seulement la multiplication des litiges mais également la hausse des tarifs, l’un des principaux freins mettant à mal les démarches d’une renégociation de prêt immobilier. Alain Bazot estime que : Ce que le consommateur pourrait gagner d'un côté – et encore ils le font de moins en moins – la banque le récupère d'une autre manière. Au total, les frais annexes et l'indemnisation de remboursement anticipé facturée par les banques, amputent de 35 % les gains potentiels de pouvoir d'achat tirés de la renégociation. Alain Bazot. L’étude réalisée par l'UFC-Que Choisir souligne ainsi qu’il est impératif que le comportement des banques change pour que leurs clients puissent gagner en pouvoir d’achat en faisant jouer la concurrence. Alain Bazot affirme en effet que : Par une forme de rétention du décompte de remboursement anticipé, les établissements bancaires jouent l'anti-concurrence et la captivité. Alain Bazot.