Le rendement exceptionnel du crédit immobilier a été alimenté par l’incroyable décroissance connue par les taux d’intérêt de ces dernières années. En 2016, la filière du crédit immobilier atteint un niveau de production record, si bien que le secteur immobilier finit par jouir d’une année que l’on peut qualifier d’exceptionnelle. En effet, l’observatoire crédit logement CSA affirme qu’au mois de novembre 2016, les taux moyens d’emprunt immobilier ont atteint un niveau de 1,31%. La baisse des taux est donc considérée comme un levier incontestable de productivité pour le secteur immobilier. En effet, plus les taux descendent, et le dynamisme des gens face à l’emprunt augmente. Par ailleurs, cela a contribué à la constitution de trésorerie auprès des ménages les moins favorisés, leur permettant ainsi de retrouver leur crédibilité auprès des institutions financières. Ainsi, grâce à la faiblesse des taux d’emprunt, les ménages ont pu se permettre de souscrire à des crédits moins engageants financièrement parlant. Mais ce phénomène de la baisse des taux a aussi permis à de nombreuses personnes qui, de par leur situation financière ne pouvaient pas demander un emprunt immobilier, de reconstituer leur solvabilité. La renégociation booste la productivité des crédits Avec un montant total de 251 milliards d’euros, les crédits immobiliers ont atteint « un niveau record » pour l’année 2016. Mais il n’y a pas que l’année qui affiche un record, car le mois de décembre 2016 a aussi enregistré des résultats exceptionnels à hauteur de 33,6 milliards d’euros au profit des crédits à l’habitat. Ce qui est aussi le meilleur niveau mensuel que cette catégorie a pu enregistrer depuis l’année 2003. Quant aux renégociations de prêt, elles détiennent une part de 45% des crédits octroyés durant l’année 2016. Là encore, la progression est étonnante, car elles surpassent de 40% celles de 2015. Selon les chiffres publiés par la Banque de France, cette remontée fulgurante a été en partie occasionnée par une part notable des renégociations de crédits. Alors que l’on n’a pas pu avoir accès aux statistiques datant d’avant 2003, ce total sera ainsi considéré comme le plus élevé depuis lors. Une production menacée La remontée des taux d’emprunt a déjà été annoncée, et risque de s’appliquer à partir de cette année 2017. Ce qui risque de démotiver les emprunteurs à se lancer dans la demande de nouveaux crédits. Cette crainte aura certainement un impact conséquent sur la production, sous peine d’en freiner la progression. L’année 2016 préservera probablement pendant un bon moment son titre d’année record. En effet, l’annonce de la remontée des taux d’emprunt constituera un obstacle pour l’enthousiasme des emprunteurs à contracter de nouveaux prêts. D’ailleurs, une légère augmentation de 3 points a déjà été remarquée au mois de décembre, pour ramener le taux d’emprunt à 1,34%. À croire que le crédit immobilier a déjà redressé sa courbe pour franchir le pas vers une hausse tendancielle des taux. Ainsi, les chiffres de 2016 vont certainement rester invaincus les quelques prochaines années à venir.