L’année 2023 a été le témoin de bouleversements significatifs sur le marché immobilier français. Entre le recul des volumes de transactions et le fléchissement des prix, la crise du secteur immobilier devient une réalité incontestable. Quels sont les facteurs à l’origine de cette conjoncture ? Dans quelles localités les baisses de prix sont-elles les plus marquées ? Décryptage. Une baisse généralisée dans les grandes villes La lente décrue des prix immobiliers à Paris s’étend désormais à toute la France, impactant principalement les régions les plus onéreuses. À titre d’exemple, Lyon a connu une baisse de -0,2 % en un mois et de -8,1 % en un an, tandis que Bordeaux a vu ses prix reculer de -1 % en août et de -8,6 % sur douze mois. ImportantCes ajustements semblent indiquer un retour à des niveaux de prix plus en phase avec les réalités économiques locales, après une décennie de croissance soutenue. Cependant, des exceptions notables subsistent dans cette tendance baissière. Nice se démarque en enregistrant une hausse de +1 % en un mois et de +7,9 % en un an, tandis que Marseille, avec des prix relativement abordables, affiche un bond de +2,2 % sur douze mois. Ces villes font preuve de résilience face aux vents contraires du marché immobilier et continuent d’attirer des investisseurs. Une crise multifactorielle En dehors des grandes métropoles, le marché immobilier demeure stable, avec des prix dans l’ancien qui sont restés inchangés en août et en juillet. Toutefois, sur une année, une diminution de -0,4 % est observée, marquant ainsi la première baisse des prix au niveau national depuis sept ans. La situation est complexe, avec une multitude de facteurs contribuant à cette crise. L’inflation élevée entame le pouvoir d’achat des ménages, tandis que la remontée rapide des taux d’intérêt rend les emprunts plus onéreux. De même, les obligations de rénovation énergétique, ainsi que l’augmentation des taxes locales, exercent une pression sur le marché immobilier. En parallèle, le marché du logement neuf traverse également une période difficile, et en l’absence de mesures d’urgence de la part des autorités, la dégradation du marché immobilier ancien devrait persister, à la fois en termes d’activité et de valeurs. Les prévisions de la Fnaim tablent sur une baisse de -17 % des ventes en 2023, avec une diminution annuelle des prix de -5 % à l’échelle nationale. À retenir L’année 2023 a été marquée par des perturbations sur le marché immobilier français, avec des villes ayant connu une baisse des prix et des défis économiques majeurs. Quelques régions, telles que le littoral atlantique, continuent toutefois de résister à cette tendance. Dans le contexte actuel, une surveillance attentive est essentielle, tandis que le marché s’adapte aux nouvelles réalités économiques et aux évolutions des attentes des acheteurs potentiels.