Malgré sa résistance en 2022, le marché immobilier parisien s’essouffle, comme dans le reste du pays. La cherté croissante du crédit est l’un des principaux facteurs de ce décrochage. La situation entraîne une légère décrue des prix, qui ont atteint des sommets dans la capitale ces dernières années. Ralentissement de l’activité liée à la cherté du crédit Le marché immobilier parisien a considérablement ralenti au premier trimestre 2023. Les notaires du Grand Paris annoncent un repli de 18 % du nombre de transactions sur un an, Soit 40 000 opérations en moins par rapport à la même période en 2022. Ainsi, seulement 8 000 appartements anciens ont changé de propriétaire dans la Ville Lumière sur la période. Pour autant, ce chiffre reste proche de celui des premiers trimestres 2020 et 2021, et même supérieur au volume moyen de tous les premiers trimestres sur la période 2013-2022. Bien qu’il soit trop tôt pour parler d’effondrement, les prix amorcent un mouvement de repli depuis l’automne 2022. Sur les trois premiers mois de 2023, la pierre a perdu 2 % de sa valeur sur un an. L’analyse des derniers avant-contrats signés laisse présager une accentuation de la tendance baissière, à -5,5 % sur une année glissante. En baisse de 7 % sur trois ans, le prix moyen au mètre carré à Paris est passé de 10 860 € en novembre 2020 à 10 170 € en mai 2023, Indiquent les professionnels du secteur. Certains d’entre eux anticipent même une diminution sous la barre des 10 000 € en ce mois de septembre, à 9 944 €. En outre, ils n’attendent pas de stabilisation dans l’immédiat, en raison de la forte dépendance des acheteurs au prêt bancaire. ImportantLa remontée des taux d’intérêt immobiliers réduit drastiquement leur capacité d’emprunt et les contraint à revoir leurs ambitions à la baisse, voire à renoncer à leur projet. Des prix hétérogènes entre les arrondissements L’impact de la baisse des prix sur les différents arrondissements n’est pas uniforme, certains subissant une pression plus forte, quand d’autres résistent. Au 1er septembre 2023, des hausses sont observées dans le IVe (+1,1 %), le VIe (+2,3 %) ou encore le VIIIe (+1 %) par rapport aux niveaux de septembre 2022. S’agissant des arrondissements touchés par les baisses, celles-ci s’échelonnent entre 1,7 % à 7,1 % sur un an au 1er septembre 2023. Les plus modérées, entre -1,7 % et -2,1 %, concernent les Ier, IIIe, Ve, XVIe et XVIIe arrondissements. Elles sont plus importantes, entre -4,6 % et -4,1 %, dans les VIIe, IXe et XIe arrondissements. Les plus fortes (-5 %) touchent les XIIe et XVIIIe arrondissements. Elles dépassent même 5 % et atteignent -7,1 % dans les IIe, Xe, XIIIe, XIVe, XVe, XIXe et XXe. Au 1er septembre, le prix moyen au mètre carré des appartements parisiens variait sur une fourchette allant de 8 463 € (minimum relevé dans le XIXe) à 15 964 € (maximum pratiqué dans le VIe). Les différences se font plus importantes avec d’un côté les arrondissements les moins chers, comme le XXe (8 682 €), le XIIIe (8 829 €), le XVIIIe (9 445 €) et le XIIe (9 461 €), et ceux les plus coûteux, notamment le Ve (12 693 €), le IVe (13 776 €) et le VIIe (14 418 €). A retenir Comme dans le reste de la France, le marché immobilier parisien ralentit, notamment en raison de la cherté du crédit, dont dépendent la plupart des acheteurs. Cet essoufflement entraîne une baisse des prix, avec un risque de passer sous la barre des 10 000 €/m². La baisse des prix est hétérogène, certains arrondissements étant plus touchés que d’autres.