Selon la dernière note de conjoncture publiée par les Notaires de France, le volume de transactions immobilières a chuté de plus de 16% sur un an dans l’ancien. Les passoires thermiques se vendent cependant mieux qu’avant. Explications. Des ventes qui dégringolent. Selon la dernière note de conjoncture des notaires de France du 9 novembre, le volume de transactions immobilières recensé sur les 12 derniers mois a chuté de 16,6% dans l’ancien. Si bien qu’une telle baisse n'avait « pas été relevée depuis dix ans », souligne le rapport. Dans le neuf, le constat n’est pas plus reluisant. Puisqu’au deuxième trimestre, le nombre de réservations a chuté de 39,9% sur un an. Un coût du crédit en hausse et des prix qui peinent à baisser Cette chute des ventes n’est en rien une surprise. “Le coût du crédit pèse plus lourd qu'auparavant”, rappellent Les Echos. En novembre, la barre des 4% est désormais dépassée pour les taux immobiliers, quelle que soit la durée de prêt, d'après le dernier baromètre de Meilleurtaux. Et ces taux “devraient se stabiliser dans les prochains mois autour de 4,50%”, selon Maël Bernier, la porte-parole du courtier. En seulement un an, les taux de crédit ont presque été multipliés par deux. Ce qui a poussé de nombreux ménages à reporter leur projet d’achat à plus tard. Parmi les plus touchés par cette brutale hausse des taux, les primo-accédants, qui accèdent pour la première fois à la propriété. Faute de disposer d’apport suffisant, « ils ne passent plus la porte des cabinets de notaires », constate Edouard Grimond, le porte-parole du Conseil supérieur du Notariat. Cela n’a rien d’étonnant, quand on sait que le niveau d’inflation est toujours élevé en France, avec une hausse des prix à la consommation à 4% sur un an, selon l’estimation réalisée fin octobre par l’Insee. Quant aux prix de l’immobilier, certes ils commencent à baisser dans l’ensemble du pays, mais celle-ci est encore très timide, car les vendeurs font de la résistance. Or, « une décote de 2 %, voire 5 %, ne suffit pas à compenser la hausse des taux », estime Edouard Grimond. Des passoires énergétiques qui se vendent bien Dans ce contexte, il y a pourtant certains biens qui tirent leur épingle du jeu : les passoires thermiques, soit les logements classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE). Malgré l'interdiction progressive de la mise en location de ces biens, ces derniers semblent se vendre comme des petits pains. Entre le 2e trimestre 2021 et le 1er trimestre 2022, la part de ces logements vendus est passée de 11% à 16%, selon les Notaires de France. Et pour cause, les acheteurs ont souvent un fort pouvoir de négociation sur le prix de ce type de bien. Leur décote atteint même “-10 %” dans certaines régions, d'après Edouard Grimond. Grâce à l’argent économisé à l’achat, les acquéreurs comptent financer des travaux de rénovation énergétique, mais surtout “payer les factures d'énergie pour quelques années”, conclut le notaire.