La cherté des biens et le difficile accès au crédit freinent les projets d’achat immobilier des Français. Les foyers aux revenus modestes, principaux candidats à l’acquisition de petits logements, sont contraints de rester locataires plus longtemps. Résultat, les loyers augmentent, la durée des baux s’allonge, et les premières victimes sont les étudiants et les jeunes actifs. Allongement notable de la durée des baux, surtout pour les petites surfaces Compte tenu des multiples obstacles à l’accession à la propriété, la durée des baux s’allonge notablement. C’est notamment le cas des studios, que les locataires occupent pour deux ans et six mois en moyenne, indique Le Figaro, sur la base des données de l’observatoire des loyers Clameur. En comparaison avec 2018, le terme des contrats a donc augmenté de six mois. De la même manière, au cours de la période, les durées des contrats locatifs pour les deux-pièces et des maisons se sont allongées de deux mois et cinq mois respectivement. Cette situation est attribuée principalement à la remontée brutale des taux d’intérêt des prêts à l’habitat depuis 2022. En outre, les vendeurs tardent à faire baisser significativement les prix des biens immobiliers. ImportantPrivés de financement, les aspirants propriétaires sont contraints de rester locataires. En parallèle, face aux enjeux économiques, la construction est quasiment à l’arrêt. Crise du logement étudiant Sur ce marché locatif sous forte tension, les étudiants et les jeunes actifs se livrent une concurrence féroce. Malheureusement pour les premiers, lorsque les propriétaires doivent arbitrer entre plusieurs candidatures, ils privilégient la plupart du temps les jeunes actifs, qui ont des revenus plus conséquents. La dernière rentrée scolaire a mis en lumière les problèmes rencontrés par la population estudiantine pour se loger. À Paris, en particulier, le nombre d’appartements est largement insuffisant pour répondre à ses besoins. Par peur de se retrouver à la rue en septembre, les étudiants sont de plus en plus nombreux à préférer payer un loyer pendant l’été, et conserver leur logement. La colocation est également très recherchée. Cette tendance, qui s’est accélérée depuis un an, a fait bondir les loyers dans certaines grandes villes. Au cours du troisième trimestre 2023, les professionnels du secteur ont observé des taux de croissance de 19 % et 7 % par rapport au reste de l’année à Rennes et à Nantes. De quoi décourager ces jeunes de déménager. À retenir La cherté des biens et le difficile accès au crédit freinent l’accession à la propriété. Les ménages modestes sont contraints de rester locataires plus longtemps. La tension sur le marché locatif des petites surfaces pénalise les jeunes actifs, et surtout les étudiants. Tirés par la forte demande, les loyers augmentent sensiblement dans certaines grandes villes.