La montée forte et rapide des taux des crédits immobiliers entre décembre 2021 et mai 2023 a considérablement restreint la capacité d’emprunt des ménages. Cette situation s’ajoute aux difficultés actuelles du marché immobilier et pourrait s’aggraver au cours de l’année. En décembre 2021, le taux d’intérêt moyen sur 20 ans était d’environ 1 %. En mai 2023, il avait grimpé à 3,25 %, obligeant de nombreux ménages à reporter leurs projets d’achat immobilier ou à revoir leurs ambitions à la baisse. Avec des taux moins favorables, la capacité d’emprunt des ménages a chuté d’environ -20 % en moyenne au cours des 18 derniers mois. Toutefois, cette diminution varie selon les caractéristiques de chaque ménage. Les primo-accédants durement touchés ImportantCe sont principalement les ménages les plus modestes qui sont les plus touchés. Entre décembre 2021 et mai 2023, la capacité d’emprunt sur 20 ans est passée de 158 000 à 128 000 euros pour un primo-accédant disposant de 2 200 euros de revenus mensuels. Un constat similaire s’applique à un couple de trentenaires avec trois enfants et 6 000 euros de revenus mensuels. Leur capacité d’emprunt sur 20 ans a chuté de 437 000 euros à 354 000 euros. Seuls quelques ménages aisés s’en sortent un peu mieux. Par exemple, un quinquagénaire avec des revenus mensuels de 8 000 euros a vu sa capacité d’emprunt sur 20 ans tomber à 487 000 euros, contre 591 000 euros en décembre 2021. Des difficultés supplémentaires Cette baisse du pouvoir d’achat immobilier ne représente que la partie visible de l’iceberg. Les ménages sont également confrontés à des difficultés liées à un taux d’endettement plafonné à 35 % des revenus sur 25 ans, ce qui entrave de nombreux dossiers. Par ailleurs, le marché immobilier fait face à d’autres obstacles, tels qu’une pénurie de logements neufs, une diminution des constructions en cours et des problèmes liés aux exigences de rénovation énergétique. Afin de faciliter l’accès à la propriété, il faudrait une augmentation des revenus conjuguée avec la baisse des prix de l’immobilier pour compenser l’inflation. A retenir La remontée des taux de crédit immobilier entre décembre 2021 et mai 2023 a restreint la capacité d’emprunt des ménages de 20 %. Les primo-accédants modestes ont été les plus touchés. Cette perte de pouvoir d’achat immobilier s’ajoute à d’autres difficultés telles que la pénurie de logements neufs et les exigences de rénovation énergétique. Une augmentation des revenus des ménages combinée à une baisse des prix immobiliers est nécessaire pour faciliter l’accession à la propriété. En savoir plus : dans notre dernier article, nous explorons les nouvelles tendances du marché du prêt immobilier et comment elles peuvent représenter une lueur d'espoir pour les emprunteurs malgré la hausse des taux. Découvrez comment les emprunteurs peuvent naviguer dans ce marché en mutation et quelles sont les bonnes nouvelles qui les attendent.