Les ménages modestes ne sont pas les seuls pénalisés par les taux d’intérêt en hausse lorsqu’ils souhaitent acheter un bien immobilier. En effet, même avec des revenus confortables et un apport personnel important, il est aujourd’hui difficile de décrocher un prêt à l’habitat à moins de 3 %. Cette situation pousse également les emprunteurs les plus aisés à se tourner vers l’autofinancement pour concrétiser leurs projets. Des taux bloqués à 3 % au minimum pour la plupart des profils Après des années de baisse continue jusqu’à des seuils historiques, les taux d’intérêt s’affichent en hausse depuis le début de l’année 2022. Dans ce contexte, même les dossiers solides n’ont plus la faveur des banques. Alors que ces dernières leur accordaient sans difficulté des crédits immobiliers à moins de 1 % en fonction de la durée, ImportantAujourd’hui, des revenus élevés et un apport personnel conséquent ne suffisent plus pour négocier un taux inférieur à 3 %. Fait nouveau rapporté par Les Échos, les ménages les plus aisés ne sont plus épargnés. Pour le démontrer, un grand courtier de la place dévoile quelques exemples récents. Ainsi, avec des revenus mensuels dépassant les 6 000 euros et une contribution personnelle de 390 000 euros pour l’acquisition de sa résidence principale, d’une valeur de 700 000 euros, un couple n’a réussi à obtenir qu’un taux de 3,19 % pour un prêt sur 25 ans. Sachant que la moyenne des taux dans sa région est de 3,40 %, il n’a donc gagné que 21 points de base. De manière générale, tous types de profils confondus, les banques descendent rarement en dessous de 3 %. Un professionnel du marché explique que le niveau d’apport et l’épargne résiduelle ne sont plus pris en compte dans la détermination des taux . Désormais, il semble que les grilles tarifaires des banques soient uniquement basées sur les revenus, le terme du contrat, et éventuellement, la nature de l’employeur. Des conditions à peine plus favorables pour les emprunteurs aisés ImportantAinsi, même les clients considérés comme fortunés doivent se contenter de conditions d’emprunt à peine plus avantageuses que la moyenne du marché. L’une des offres de crédit immobilier les plus favorables récemment accordées affiche un taux de 2,60 % sur 20 ans pour financer l’achat d’une nouvelle résidence principale. Or l’emprunteur concerné dispose d’un salaire mensuel de 40 000 euros, auxquels s’ajoutent des revenus fonciers, n’a pas de prêt en cours et fournit un million d’euros d’apport personnel. Face à cette situation, ces derniers privilégient un achat au comptant, puisque la déduction des intérêts d’emprunt de l’impôt ne suffit plus à compenser la flambée des taux. Par ailleurs, de plus en plus de vendeurs expriment ouvertement leur réticence à signer un compromis avec un acquéreur qui doit encore demander un crédit. A retenir Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont en hausse depuis le début de 2022, ce qui impacte même les dossiers solides. Même avec des revenus confortables et un apport personnel important, il est difficile d’obtenir un prêt immobilier à des taux inférieurs à 3 %. Pour établir leurs grilles tarifaires, les banques se basent désormais principalement sur les revenus et la durée du contrat. Les critères tels que l’apport et l’épargne ne sont plus pris en compte. De plus en plus de clients aisés privilégient un règlement au comptant d’autant que les vendeurs rechignent à signer un compromis avec des acquéreurs qui recourent à l’emprunt bancaire.