Le marché immobilier français est entré dans une phase de ralentissement marqué et durable, qui devrait se poursuivre en 2024. Néanmoins, la demande reste forte, et les candidats à l’achat demeurent confiants. La baisse des prix devrait s’intensifier en 2024. Malgré la volatilité des conditions du marché, les projets d'achat immobilier des Français pour les 12 prochains mois restent remarquablement stables depuis deux ans, d’après une étude du groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Epargne et Natixis) publiée le 19 décembre. Un haut niveau de l’offre qui accroît le pouvoir de négociation des acheteurs Résultat : la demande est toujours au rendez-vous, d’autant que le haut niveau de l’offre accroît le pouvoir de négociation des acheteurs, qui peuvent également se permettent d’être plus sélectifs dans les biens qu’ils visent. Par ailleurs, le déploiement des mesures contraignantes attachées au diagnostic de performance énergétique (DPE) renforce, lui aussi, le pouvoir de négociation des acheteurs. “Un DPE F ou G (mauvaise performance énergétique) constitue un motif de vente pour 43% des vendeurs qui anticipent une baisse de la valeur future de leur bien, et qui, en majorité, ne souhaitent pas assumer les difficultés et les coûts associés à des travaux de rénovation énergétique”. Une aubaine pour les acheteurs. Des transactions en baisse dans l’ancien et un secteur de la construction en crise En revanche, l'étude met également en lumière l'impact majeur de la hausse des taux d'intérêt sur le marché du crédit. En effet, “environ trois quarts des individus ayant un projet d’achat immobilier disent avoir dû y renoncer, le reporter ou le modifier du fait de la hausse des taux”, souligne l’étude. La contraction du marché du crédit s'accompagne d'une diminution importante des transactions dans l'ancien, avec “870 000 transactions estimées pour 2023”, alors qu’elles dépassaient le million l’an passé. Dans le neuf, l’année 2023 a été marquée par une crise de la construction, qui se manifeste par la chute du nombre de logements mis en chantier et la diminution des autorisations de construire délivrées. Les coûts de construction, la réglementation (nome RE 2020 notamment) et “l'impact de la hausse des taux d'intérêt sur la situation financière des entreprises du bâtiment et de la promotion immobilière” sont autant de facteurs de frein de l'ensemble du secteur du neuf. Quelles perspectives pour 2024 ? En 2024, le contexte de crédit ne paraît pas beaucoup plus favorable, avec des taux toujours élevés qui ne devraient baisser qu'à partir du second semestre. Ce qui a un impact direct sur le nombre de ventes, puisque l'étude projette une poursuite du ralentissement de l'activité immobilière dans l'ancien, avec 780 000 transactions estimées en 2024. Bonne nouvelle toutefois pour les futurs acheteurs : la baisse des prix devrait s’approfondir, passant de -3% en 2023 à -6% en 2024. “Ramenant ainsi les prix moyens à leur point bas de la crise financière”, affirme BPCE.