De plus en plus de ménages investissent dans l’achat d’une résidence secondaire en s’orientant vers les villes moyennes et rurales. Cela a permis à ces communes de gagner en notoriété. La hausse de leur taux d’attractivité s’accompagne d’une augmentation du prix de l’immobilier. Les élus dans les localités concernées réfléchissent à un dispositif permettant de mieux encadrer le marché immobilier. Un attrait pour les résidences secondaires s’est développé en France suite à l’épidémie du Covid-19. L’envie d’en acquérir une est d’autant plus présente avec la démocratisation du télétravail qui permet d’en faire une résidence semi-principale. Le choix de l’emplacement ne se fait pas au hasard dans ce cadre. Bien souvent, les ménages privilégient les communes à proximité de celle où se trouve leur lieu de résidence. Cela a augmenté la notoriété des villes les plus prisées et le prix a évolué en parallèle. Les hausses sont notamment localisées dans les villes moyennes et les communes rurales. Le tarif s’est envolé dans certaines d’entre elles en l’espace d’un an. La Dordogne séduit les acheteurs Les projets d’acquisition d’une résidence secondaire se répandent notamment chez les familles aisées et les jeunes couples. Face aux répercussions sur le marché immobilier, certains élus souhaitent renforcer les dispositions réglementaires. L’idée est de restreindre les achats visant l’acquisition d’une résidence secondaire. D’après la plateforme SeLoger, un logement sur cinq sert de résidence secondaire à Locronan, une commune du Finistère. Une habitation sur deux est utilisée dans ce cadre à Guéthary, dans les Pyrénées Atlantique. À Bayonne, le prix a bondi de 14,7 % en un an. La Dordogne, l’Yonne et le Var sont les trois départements qui concentrent le plus de recherches visant la campagne. Néanmoins, le choix peut varier selon le lieu de résidence des potentiels acquéreurs. Les localités à proximité des villes moyennes et équipées de gares TGV sont privilégiées. Il faut aussi tenir compte du prix des résidences et de la capacité d’emprunt pour ceux qui envisagent de souscrire un crédit immobilier. Ainsi, chez les Lillois, 13,3 % des recherches portent sur le Nord-Pas-de-Calais, il est suivi par la Picardie puis l’Aquitaine. La Vendée réunit 20,8 % des recherches provenant des potentiels acheteurs nantais. Elle se place devant le Morbihan et le Finistère. Les Bordelais optent pour la Dordogne qui regroupe 21,6 % de leurs requêtes. Les départements du Lot et des Landes viennent ensuite. De Montpellier, l’Hérault est visé par 21,6 % des recherches émanant des potentiels acquéreurs. Le Gard le suit en deuxième position, devant le Var. Le prix progresse dans les communes littorales et rurales Le Var arrive en tête chez les Niçois, les Marseillais et les Lyonnais. Les Toulousains préfèrent le département du Lot, cible de 11,7 % des recherches. Ils apprécient notamment la commune de Puy-L’évêque, accessible en moins de 2 heures. La Dordogne obtient la deuxième place, suivie par le Tarn-et-Garonne. L’Yonne est plébiscitée par les Parisiens, avec 10,5 % de recherches, et les Strasbourgeois, visée par 14,9 % de leurs requêtes. Le trajet de la Capitale à Saint-Fargeau prend environ 2 heures, 4 heures pour la liaison entre Vézelay et Strasbourg. Profiter de sa résidence secondaire est devenu aisé avec la possibilité de travailler à domicile. D’où la multiplication des projets d’acquisition. Elle a ainsi perdu son image d’antan, où un logement secondaire était surtout perçu comme source de contrainte. Les ménages hésitaient à en acheter un pour les charges qu’il génère en entretien. Il limite aussi les possibilités pendant les vacances, obligeant les propriétaires à visiter le même lieu. Ces perceptions semblent avoir disparu. Ce fort attrait pour la résidence secondaire alimente cependant les tensions sur le marché immobilier. C’est notamment le cas dans les villes longtemps affectionnées par les retraités. Les communes littorales en sont les principales victimes, comme ce qui arrive dans les Pays basques, en Normandie, Bretagne ou en Corse. Les campagnes sont tout aussi touchées. La plateforme SeLoger dénote une hausse moyenne de 8,9 % du prix dans les communes rurales en un an. La croissance est de l’ordre de 15,5 % sur deux ans.