Le marché immobilier espagnol semble avoir dépassé les difficultés auxquelles il était confronté suite à la crise de 2008. Après un ralenti observé en conséquence de la pandémie du Covid-19, les ventes de logement auraient repris. Elles auraient même atteint un niveau record que le pays n’a plus jamais observé depuis 14 ans. Les experts du secteur restent néanmoins prudents. L’année 2008 a marqué l’effondrement du secteur immobilier en Espagne. La crise était survenue alors que le prix avait surpassé la valeur sur le marché pendant plusieurs années. S’en suivent des pertes en cascade, un prix déstabilisé et l’abandon des chantiers. L’économie espagnole qui dépend en grande partie de la construction, a chuté en conséquence. Plusieurs années ont dû passer avant que l’immobilier retrouve une issue. La reprise s’est même produite plus de 10 ans après. Depuis la fin des années 2010, les acteurs du secteur dénotent une amélioration des ventes. Elle aurait été particulièrement marquante en 2021. La hausse du prix qui l’accompagne fait cependant craindre le pire. Les spécialistes écartent les risques de surchauffe Bien que satisfaisante, la situation fait naître des interrogations chez les experts du secteur immobilier. Une crise pourrait-il à nouveau se produire dans un tel contexte, se demandent-ils. La Banque d’Espagne a mis en garde au vu de la flambée des coûts des actifs immobiliers. Ils auraient en effet dépassé le niveau qui permet de garantir un équilibre. La hausse moyenne du prix du mètre carré est de 5,3 % selon les données communiquées par le Conseil général du notariat. Certaines villes affichent toutefois une croissance particulièrement importante qui va au-delà de la moyenne. C’est le cas des Baléares (+ 14,2 %), de l’Andalousie (+ 8.1 %), des Canaries (+ 7,9 %) et de Madrid (+ 7,1 %). Ces chiffres pourraient en même temps intéresser les candidats à la propriété et les bailleurs souhaitant mener un investissement locatif. Connaitre l’évolution des prix et les différences entre les localités les aidera en effet dans leur prise de décision. Les spécialistes se montrent toutefois rassurants. La situation serait différente de celle d’avant la crise de 2008 et le risque d’une surchauffe est moindre. La hausse des prix ne toucherait que certains types de biens, particulièrement les résidences secondaires. La progression serait en outre plus lente comparée au rythme avant l’effondrement en 2008. À l’époque, le mètre carré pouvait coûter 10 à 12 % plus cher chaque année. La croissance aurait été deux fois plus rapide. Une augmentation de plus de 30 % Des différences se trouveraient également au niveau des constructions de logement. L’évolution des demandes n’entraînerait aucunement une multiplication des chantiers comme ce qui a été le cas en 2008. Le gouvernement espagnol fait part de 105 000 constructions lancées en 2021 contre 700 000 en 2002. Ce dernier reflète le chiffre le plus élevé obtenu au cours de la période précédant la crise. Le durcissement des règles prudentielles de la Banque centrale européenne limiterait en outre les risques. Il permettrait de prévenir une crise bien que le montant des emprunts ait généralement augmenté. Concrètement, les transactions effectuées auraient bondi de 34,6 % en un an en Espagne, de 2020 à 2021. L’Institut national de la statistique (INE) a fait part de 565 523 biens vendus en 2021. Il s’agirait de la plus forte croissance enregistrée dans le pays depuis 2007. Les professionnels du secteur indiquent que le marché a connu une amélioration depuis la fin des années 2010. Un recul aurait été constaté au début de la crise sanitaire avant la reprise en 2021. La pandémie aurait contribué à dynamiser les ventes en alimentant l’intérêt pour la propriété. À cela s’ajouteraient le faible taux d’intérêt et le taux d’épargne qui a progressé. Le niveau de croissance aurait ainsi dépassé les attentes et va au-delà d’un simple redémarrage. Les spécialistes parlent d’une mutation structurelle. Le marché est passé outre la crise de 2008.