Les Français qui songent à réaliser un placement financier dans le crowdfunding immobilier doivent tenir compte de quelques risques. Un spécialiste évoque notamment l'éventuel changement du calendrier de remboursement du capital. Malgré ses points négatifs, ce système de financement semble toutefois très alléchant pour les investisseurs. Il a par exemple dégagé un rendement de près de 10 % l’année dernière. Le financement participatif immobilier présente en théorie tous les atouts pour capter l’intérêt des investisseurs. Malgré son attractivité, ce système, également appelé crowdfunding, doit cependant demeurer un actif de diversification. Les experts du secteur soulignent que placer la majeure partie de ses investissements dans ce mécanisme se révèle imprudent. Le 24 mai 2022, Les Échos a rapporté que ce dispositif prospère énormément en ce moment. Les acteurs du domaine recommandent pour cette raison aux adeptes du financement participatif de modérer la confiance qu’ils y accordent. À un moment où le monde traverse une période de crise, les défauts de paiement pourraient en effet se multiplier. Une perte du capital placé est envisageable Le créateur du site Web Upstone, Arnaud Romanet-Perroux, explique qu’en réalité, le crowdfunding présente le risque de : […] Perte partielle, voire totale, du capital investi ou un retard dans le calendrier de remboursement initialement prévu. Arnaud Romanet-Perroux Les défauts de paiement des opérateurs demeurent envisageables, bien qu’ils s’avèrent extrêmement rares (inférieurs à 0,1 % l’année dernière). Concernant le pourcentage de retard, il a évolué en 2021 de : +0,91 point pour ceux de plus d’un semestre, pour s’établir à 6,61 % ; +0,36 point pour ceux inférieurs à un semestre (4,76 %). Comme au niveau notamment du taux immobilier, les incertitudes s’accentuent dans le secteur du financement participatif. Les facteurs à l’origine de ce renforcement portant sur : Les perturbations de la chaîne de ravitaillement en matières premières, exacerbées par la guerre en Ukraine ; La crise sanitaire. Le crowdfunding promet en 2022 un rendement intéressant Arnaud Romanet-Perroux constate pourtant que : Il faut souvent plusieurs mois, voire années, avant que la défaillance de l’opérateur soit effectivement reconnue et donc intégrée dans les chiffres. Arnaud Romanet-Perroux L’on peut pour cette raison penser que cette hausse des retards annonce une augmentation des défauts de remboursement. Grâce au crowdfunding, des particuliers ont la possibilité de contribuer à des projets immobiliers menés surtout par des promoteurs. Cette participation, qui s’effectue à travers des plateformes spécialisées, sert de garantie pour les établissements bancaires. Ces derniers demeurent les principaux investisseurs, mais ils sont rassurés du fait du partage de risque avec les autres. Pour leur part, l’année dernière, les particuliers ont pu profiter d’un rendement de 9,21 %. Ceci pour un ticket d’entrée moyen, relativement faible de 2 871 euros par investissement. S’agissant du nombre de projets soutenus par le biais du système, il a progressé de 81 % en un an. Sur l’exercice 2021, 105 projets en ont bénéficié. De leur côté, les sommes recueillies ont pratiquement doublé entre 2020 et 2021 pour atteindre les 958 millions d’euros.