Les taux des crédits immobiliers ont nettement augmenté ces dernières semaines. Dans ce contexte, certains dossiers sont bloqués par le taux d’usure. Des spécialistes plaident pour un nouveau mode de calcul de ce taux en raison du contexte économique. Selon les données collectées par Meilleurtaux, les taux de crédit immobilier poursuivent leur remontée. Les taux moyens affichés sont de 1,37%, 1,47% et 1,63% pour des durées respectives de 15, 20 et 25 ans, pour le mois de juin. Une augmentation liée à la hausse des taux d'intérêt de la dette française. Dans ce contexte, les banques sont parfois obligées de refuser des demandes de crédit. Elles se retrouvent en effet coincées par le taux d’usure. Destiné à protéger les particuliers de conditions d'emprunt abusives, le taux d'usure interdit aux banques de prêter actuellement à un taux supérieur à 2,40% sur 20 ans. Un niveau qui rejette de plus en plus de ménages plus fragiles financièrement ou non pourvus d'apport personnel. Car au taux nominal moyen du crédit immobilier, 1,47% sur 20 ans actuellement selon Meilleurtaux, il faut ajouter l'assurance emprunteur et un certain nombre d'autres frais, sans dépasser les 2,40%. Une équation de plus en plus compliquée. Une situation difficile qui a même amené au moins deux banques à limiter drastiquement l’octroi de nouveaux crédits immobiliers selon Moneyvox. Le mode de calcul du taux d’usure enfin révisé ? Les acteurs du crédit immobilier militent donc pour une modification du mode de calcul du taux d'usure afin de limiter les refus de prêts. A l’heure actuelle, le taux d'usure est calculé à partir des crédits accordés au premier trimestre. Or dans le même temps, les taux de crédits immobiliers ont fortement progressé. Alors que le taux d'usure ne sera recalculé qu'à partir du 1er juillet et que les taux devraient continuer de grimper d'ici là, plusieurs acteurs plaident pour une suspension du taux d'usure ou pour une redéfinition du mode de calcul. Le ministère de l'Économie se dit à l'écoute du problème : « On travaille à des solutions rapides pour prendre en compte l'impact de la remontée des taux sur le taux d'usure (...), pour trouver un équilibre entre la protection des consommateurs et l'accès à la propriété », explique l'entourage de Bruno Le Maire à l’AFP.