Pour la Commission européenne, la transition énergétique doit s’accélérer et la rénovation des bâtiments a un rôle clé à jouer. Afin de répondre aux enjeux climatiques, le projet de révision relatif à l’efficacité énergétique des constructions existantes fixe un objectif ambitieux : les États devront finir la mise en conformité de 30 millions de bâtiments à l’horizon 2030. Un retard inquiétant dans la rénovation énergétique des bâtiments D’ici à 2030, Bruxelles veut réduire ses émissions de CO2 de 55 % par rapport à son niveau de 1990. Son Pacte vert fixe par ailleurs la date d’atteinte de la neutralité carbone à 2050. Afin que ces délais puissent être tenus, la Commission européenne veut pousser les États à redoubler d’efforts. En conséquence, elle a élaboré un vaste plan de rénovation thermique des bâtiments. En effet, ces derniers sont responsables de 36 % des émissions de gaz à effet de serre du Vieux Continent et de 40 % de sa dépense en énergie. Pour faire baisser drastiquement ces chiffres, les autorités veulent imposer la règle du « zéro émission » pour les nouvelles constructions, dès 2027 pour les acteurs publics et trois ans plus tard pour le secteur privé. Important Mais le plus gros défi concerne le patrimoine existant, la part du parc ayant fait l’objet d’une rénovation énergétique étant limitée à 1 % par an, nettement en dessous des prévisions. Pour accélérer la cadence, de nouvelles obligations pourraient entrer en vigueur concernant les bâtiments les plus énergivores et les plus polluants. Ainsi, dans chaque pays membre, au moins 15 % de ces biens portant actuellement l’étiquette G (la plus mauvaise) devraient passer à la classe F ou plus. La date limite est fixée au 2027 pour le non résidentiel et à 2030 sur le segment du résidentiel. Les États restent libres de définir des objectifs plus sévères. L’urgence n’est pas seulement dictée par la maximisation du potentiel de décarbonation, mais également de lutter contre la précarité énergétique. Le chauffage, un point central du plan de rénovation européen Parmi les travaux à entreprendre figure la question du chauffage. Le plan européen prévoit l’arrêt progressif de l’utilisation de combustibles fossiles pour se chauffer. La Commission veut ainsi que l’installation de systèmes à zéro émission directe de carbone se fasse plus rapidement afin que les futures constructions ne rejettent pas de C02 sur site. Aucune date n’a été fixée pour l’entrée en vigueur d’une éventuelle interdiction des chaudières au gaz ou au fioul. Néanmoins, les pays membres disposent désormais d’une base juridique claire s’ils envisagent de prendre une telle mesure. En outre, à compter de 2027, les aides financières à l’achat de chaudières fonctionnant avec une source d’énergie fossile seront supprimées. S’agissant du financement, Bruxelles s’engage à débourser 150 milliards d’euros par l’intermédiaire des fonds européens. Important Le coût des travaux représente en effet un obstacle majeur à la rénovation thermique pour les familles mal logées, dont les revenus sont déjà précaires. Les États devront également proposer un accompagnement adapté aux propriétaires. En France, les passoires énergétiques ne pourront plus être mises en location à partir de 2023 et les règles relatives au Diagnostic de Performance Énergétique ont été renforcées. Les clients pourront ainsi faire le meilleur choix dans le cadre de l’acquisition d’une résidence principale ou secondaire, ou d’un investissement locatif.