Un sondage réalisé par l’Université de la Ville de Demain a permis de connaître les aspirations des citoyens français. Il a été mené à travers le site de Maker et a vu la participation de 40 000 individus. L’enquête a commencé en novembre 2021 et pris fin début janvier 2022. Les résultats seront transmis aux candidats à la prochaine élection présidentielle. Les Français ont été invités à partager leurs perceptions pour parvenir à une ville durable. Les réponses ont été orientées sur divers sujets comme la structuration des quartiers et des logements ou la végétalisation de la ville. Elles ont toutefois permis de connaître leurs souhaits quant à l’aménagement du territoire national. Différentes suggestions ont été avancées par les personnes interrogées. Certaines souhaitent plus de nature en ville, d’autres soutiennent la construction des appartements. D’ailleurs, l’objectif de l’enquête était de prélever des éléments pour enrichir les programmes respectifs des candidats à la présidentielle. Ils pourront donc relater leurs solutions suivant les avis émis. Privilégier la rénovation Les résultats de l’enquête ont été rendus publics le 8 février 2022. La transition énergétique faisait partie des sujets abordés. La plupart des participants s’opposent toutefois aux mesures qui seront contraignantes pour les habitants. Ils évoquent notamment le cas d’un permis de construire attribué après appréciation des pratiques énergétiques. Certains avancent l’idée d’un malus à la vente qui s’appliquera aux logements dont le système d’isolation est peu efficace. D’autres suggèrent la mise en place d’indications pour la température du chauffage et de la climatisation. Cela demande aux citoyens de respecter la température minimale et maximale imposée. Ces propositions sont loin de faire l’unanimité. Les avis sont aussi partagés entre construction et rénovation. Pour une grande partie des participants, cette dernière s’avère pertinente. Certains élus avancent d’ailleurs l’idée d’un plan national visant à financer les travaux de rénovation pour les habitations anciennes. Ils suggèrent également un prêt à taux zéro destiné aux logements anciens qui serviront ensuite d’habitation. Pour rappel, ce dispositif suppose que le taux immobilier est nul. En effet, l’État prend en charge les intérêts et les frais de dossier sont supprimés. Les participants souhaitent en même temps que les assurances autorisent le recyclage des matériaux provenant d’une déconstruction. Ce peut être le sol, les portes ou les poignées... La suggestion a réuni 71 % d’avis favorables. La question des logements sociaux est apparue par la même occasion. 72 % des répondants s’alignent sur l’utilité de contraindre les personnes qui n’en ont plus besoin à les quitter. Ils pourraient ainsi laisser leur place aux nécessiteux. Opter pour la nature Hormis les questions environnementales, l’enquête s’est penchée sur l’étalement urbain. L’une des propositions à cet égard est de construire davantage d’appartements plutôt que de maisons individuelles. Et ce, sur des immeubles de 3 à 4 étages. Les logements individuels réduiraient les terres agricoles disponibles. La proposition divise les participants : 40 % l’acceptent contre 46 % qui la rejettent. Les répondants se sont en même temps attardés sur l’esthétisme en milieu urbain. 79 % souhaitent qu’une attention soit portée sur cet aspect lors des constructions. La végétalisation pourrait être un moyen de redonner aux villes leur beauté. Le sujet a été discuté, mais plutôt pour des raisons liées à la qualité de la vie. 92 % soutiennent ainsi l’idée de planter des arbres en ville pour disposer d’une surface libre et un espace naturel. Le compromis semble toutefois difficile à trouver en ce qui concerne le mode d’aménagement. 49 % acceptent l’installation de forêts urbaines composées de végétaux filtrants et absorbants. 26 % des participants ne sont pas de cet avis. Ils sont néanmoins nombreux à admettre l’intérêt de développer les réseaux de transports pour des villes mieux servies. La plupart souhaitent également des commerces de proximité et des quartiers qui gagnent en autonomie. Tout ceci va à l’encontre des modèles suivis au 20ème siècle. À l’époque, il était primordial d’installer les bureaux loin des lieux d’habitation et des zones commerciales.