Malgré le resserrement de l’accès au crédit et la remontée des taux immobiliers, les prix des logements continuent de grimper. Cumulée à la baisse de pouvoir d’achat des Français, ceci a pour conséquence un repli des ventes réalisées. Comme tous les mois, le baromètre LPI-Seloger(1) vient de dévoiler les tendances du marché immobilier français pour juillet 2022. Principaux constats : une demande toujours forte, et des difficultés de financement pour les emprunteurs qui doivent composer avec une forte augmentation du prix des maisons anciennes. Les villes moyennes plus prisées que les métropoles La progression des prix des biens immobiliers est la plus rapide dans les villes de moins de 60 000 habitants, d'après les données du baromètre LPI-Se Loger. Ces villes moyennes voient leurs prix immobiliers grimper de 9,3% sur un an, alors que la hausse globale en France se limite à 5,8%. Dans des villes comme La Roche-sur-Yon ou Laval, la hausse des prix atteint même les 18% sur un an. Des hausses qui ne découragent pas les emprunteurs à réaliser leur projet immobilier (crédit immobilier …), car les niveaux des prix restent inférieurs à ceux des métropoles. Quid de ces grandes agglomérations ? Bien que la progression des prix soit encore soutenue dans certaines d’entre-elles, telles que Brest (+8,5% sur un an), Lille, Marseille, Montpellier, Nancy, Nice, Paris ou Rennes (de l’ordre de +5% sur un an), elle est revanche plus faible à Bordeaux, Nantes ou encore Strasbourg (moins de 2% sur un an). Les prix des maisons dans les métropoles suivent même une courbe inverse : les prix sont en baisse sur un an à Bordeaux (-5,9%), à Rennes (-8,7%) ou encore à Nice (jusqu'à -11%). La raison ? Des financements de plus en plus difficiles à obtenir pour les emprunteurs à cause de la valeur de ces maisons. Neuf ou ancien, les prix s’envolent Le baromètre LPI-Se Loger relève une vive augmentation des prix dans l’ancien (+3,8% au cours des trois derniers mois), portée avant tout par les maisons (+4,3%, contre 3,5% pour les appartements). En conséquence, le marché de l'ancien traverse une zone de fortes turbulences, en témoigne son activité en baisse de 22,8% sur le mois de juin. “Un tel recul est très rare en juin, il ne s'était constaté qu'en 2008 lors du déclenchement de la crise des subprimes”, souligne LPI-Se Loger dans son baromètre. Ce phénomène d’accroissement des prix n’est pas propre à l’ancien. Dans le neuf, le coût d’achat s’envole également, ce qui s’explique en partie par la montée des coûts de construction, “rapide et rarement observée par le passé”, soulève LPI-Se Loger. Le prix d'une maison neuve est en hausse de +5,2% sur les trois derniers mois, pour s'établir à 2 420 euros par m2. L’augmentation est plus faible pour les appartements neufs : +2,1% sur les trois derniers mois, avec un prix au m2 de l’ordre de 6 035 euros. Le volume de transactions s’effrite Resserrement de l'accès au crédit, remontée des taux, baisse du pouvoir d'achat, taux d’usure plafonné à 2,60% (pour les prêts de moins de 20 ans)… Autant de facteurs expliquant que certains logements ne trouvent plus preneurs, et que le nombre de transactions soit en baisse. Une situation inédite, car “habituellement, après un mois de mai plus tranquille, les achats de logements anciens réalisés par les particuliers rebondissent en juin”. Cette année cependant, les chiffres parlent pour eux : “après un très mauvais mois de mars, les ventes réalisées durant le 1er semestre 2022 sont en repli de 7,4%, en glissement annuel et même de 18,6% par rapport au 1er semestre 2019 : elles se situent alors à 12,5% sous leur niveau moyen de longue période.” Le volume de ventes varie aussi fortement en fonction des régions : “en Midi-Pyrénées, les ventes ont ainsi progressé de 10%”, rappelle baromètre LPI-Se Loger, tandis que la chute de ventes a été “de plus de 15% en Basse-Normandie, en Bourgogne, en Champagne-Ardenne et en Franche Comté”. (1) Les prix moyens affichés et signés sont calculés en moyenne trimestrielle glissante au niveau national, régional, départemental et pour les villes de plus de 100 000 habitants. Sur les zones de plus petite taille (les arrondissements, notamment), les prix sont en moyenne annuelle glissante.