Alors que les taux d’usure ont été rehaussés de 15 à 20 points de base le 1er juillet 2022, les courtiers estiment que ces augmentations demeurent insuffisantes. Ils pointent notamment du doigt le décalage sur les évolutions des taux (taux d’intérêt et taux d’usure) entre les deux périodes consécutives. Ces variations pourraient avoir un impact important sur la production de crédit immobilier, car elles ne reflètent pas la réalité du marché. Un effet inquiétant qui ne semble pourtant pas alarmer la Banque de France et les autorités. Un effet ciseau sur le marché du prêt immobilier Correspondant au taux maximal qu’une institution financière soit en mesure d’appliquer lors de l’octroi d’un prêt immobilier, le taux d’usure est fixé à la fin de chaque trimestre par la Banque de France afin d’éviter les abus. La revalorisation récente des taux d’usure ne satisfait cependant pas les professionnels dans le métier de courtier immobilier. Important En effet, celle-ci ne prend pas en considération les données réelles sur le marché. En général, sa mise à jour prend un temps de retard par rapport au taux immobilier qui progresse plus vite. Dans ce cas, l’usure peut très vite devenir excessive en ajoutant l’assurance emprunteur et les frais divers. Or, il s’agit du motif de refus de prêt le plus fréquent. D’après un spécialiste du secteur, Près d’un emprunteur sur trois a été bloqué par les banquiers à cause de ce dépassement, même si son profil était prometteur. Les dossiers les plus rejetés sont ceux des jeunes emprunteurs, primo-accédants pour la plupart, et les personnes âgées. La Banque de France moins alarmiste Pour fluidifier l’accès au financement, les courtiers militent pour un assouplissement du mode de calcul du taux d’usure en se basant notamment sur l’OAT à 10 ans. Même si ce n’est pas encore à l’ordre du jour, le ministère de l’Économie et des Finances a déclaré qu’il suit de près l’évolution des taux et des modalités d’accès aux prêts immobiliers, en collaboration avec la Banque de France et l’ensemble des acteurs concernés. Bercy continue de collecter des données auprès des différents acteurs pour tenter de savoir si les taux d’usure constituent réellement un frein à l’accès au crédit. Si tel est vraiment le cas, des ajustements seront effectués avec l’appui de la Banque de France. Les chiffres rapportés par cette dernière montrent qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur la production de crédits à l’habitat. Pour l’heure, cette institution financière ne constate aucune anomalie qui pourrait remettre en cause les taux d’usure.