Paris et, par extension, la région Ile-de-France, sont-ils réservés aux plus fortunés ? L’enquête menée par l’Institut Paris Région semble abonder dans ce sens. Avec un taux d’effort toujours plus important concernant le remboursement des financements, le marché immobilier francilien devient de plus en plus difficile d’accès pour les ménages modestes et ceux qui souhaitent acheter pour la première fois. Les chiffres d’avant-crise étaient déjà très parlants Pour démontrer que le marché francilien est de plus en plus réservé à une certaine élite, l’institut Paris Région dévoile quelques chiffres datant de 2019, montrant que les difficultés pour le ménage modeste et le primo accédant sont bien antérieures à la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19. D’après ces chiffres, et malgré la politique des taux bas qui était observée scrupuleusement à l’époque, l’achat d’une résidence principale en région parisienne, avec peu ou pas d’apport, accapare en tout 5,8 années de revenus. Important À titre de comparaison, six ans plus tôt, cet effort était de 5,3 années, ce qui représente tout de même 6 mois en moins. En remontant plus loin, l’étude révèle même qu’en 1992, 3,1 années de revenus étaient suffisantes. En 2019, ceux qui achetaient leur résidence pour la seconde fois (secundo accédant) avaient un avantage non négligeable par rapport à ceux qui en sont à leur tout premier achat. Déjà, avec la vente de leur premier bien, ils peuvent présenter un apport beaucoup plus conséquent. Mais en plus, un secundo accédant dispose, dans la majorité des cas, d’un revenu mensuel deux fois plus important qu’un primo accédant. Tous ces facteurs réunis font que le porteur de projet secundo accédant va bénéficier de conditions de prêt encore plus favorables, d’un crédit plus conséquent, mais également d’un temps d’endettement plus court. Paris réservé aux plus riches ? N’y aurait-il donc plus de place pour les ménages modestes dans la capitale ? Répondre par l’affirmatif à cette question pourrait être interprété comme une dramatisation de la situation, mais les chiffres sont difficilement contestables. Important Le prix médian d’une résidence principale à Paris intramuros s’élève à 495 000 euros. Pour trouver moins cher, il faudrait s’éloigner autant que possible du centre-ville. En périphérie, les prix sont déjà beaucoup plus raisonnables, avec 350 000 euros en petite couronne et 238 000 euros en grande couronne.