À plus de 10 000 euros le mètre carré, les prix de l’immobilier parisien restent nettement supérieurs à la moyenne nationale. Cependant, le recul de 0,15 % sur un an après quelques mois de ralentissement de la hausse mérite d’être signalé, puisqu’il s’agit d’une première en 5 ans. En outre, les acheteurs privilégient de plus en plus la banlieue au détriment de la capitale. Baisse inédite des prix de l’immobilier parisien en début 2021 D’après les professionnels du marché, Le mètre carré à Paris se vend 10 350 euros en février 2021, soit 0,5 % en moins par rapport au mois précédent et - 0,15 % sur un an. Par ailleurs, la moyenne se situe toujours en dessous du seuil symbolique des 10 000 euros dans 4 arrondissements (le XIIe, le XIIIe, le XIXe et le XXe). Ce net repli est attribué notamment à la dépréciation de 1 % des grands appartements. Cette inversion de la courbe est suffisamment surprenante pour être mentionnée, alors que sur l’ensemble du territoire, l’heure est à la stabilité entre les deux mois (+0,1 %) avec de légères variations. En effet, la hausse atteint 0,8 % dans quelques métropoles telles que Lille, Nantes et Strasbourg, tandis qu’une baisse de 0,3 % sur un mois est observée à Lyon et Montpellier par exemple. Important La résistance des prix montre que plus que jamais, la pierre est considérée comme une valeur refuge. La crise n’a fait que confirmer ce statut, alors que dans un contexte économique trouble, les autres supports de placement sont décriés pour leur volatilité. De plus, les taux de prêt immobilier continuent de baisser, améliorant la capacité d’emprunt des ménages. Enfin, l’offre augmente, à cause de la mise sur le marché de nombreux biens auparavant destinés à la location ou dont les propriétaires rencontrent des difficultés financières. Progressivement, la tension immobilière se réduit dans la plupart de grandes villes. À Paris, l’écart entre le nombre de candidats à l’achat et celui des vendeurs n’est plus que de 5 %. Déplacement des acheteurs franciliens vers la banlieue S’agissant de l’Île-de-France en particulier, Paris a subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire. L’absence de vie culturelle due à la fermeture des lieux de restauration et de loisirs a beaucoup affecté l’attractivité de la capitale. De plus, avec la généralisation du télétravail, les appartements étroits ne conviennent plus aux familles. La banlieue a profité de l’évolution de la demande. Pour preuve, en Petite Couronne, le mètre carré coute actuellement 5 417 euros (+2,5 %), quand la Grande Couronne affiche une moyenne à 3 259 euros (+2,7 %). Le développement des transports en commun favorise également l’éloignement. Grâce aux nouvelles lignes de métro, les prix Saint-Ouen, Alfortville et d’autres villes limitrophes ont enregistré une croissance annuelle de 10 %. Important De manière générale, dans les départements franciliens, les valeurs ont légèrement progressé entre janvier et février, à l’exception des Yvelines, où elles restent stables. Le mouvement devrait se poursuivre au cours des prochaines années à la faveur du déploiement du Grand Paris, des Jeux olympiques et des nouveaux besoins des ménages après cette crise.