Partout où il a été instauré, le PTZ a démontré son efficacité. Pourtant, la question de la prolongation de ce dispositif se pose à chaque fois, étant donné qu’il pèse lourd dans les caisses de l’État. En Nouvelle-Calédonie, cette aide a permis à de nombreux ménages d’accéder à la propriété, mais a également constitué une bouffée d’oxygène pour le secteur du bâtiment. Une décision qui a pris du temps à arriver Les porteurs de projet calédoniens ont retenu leur souffle, le gouvernement ayant mis du temps avant de faire connaitre sa décision, alors que le dispositif du prêt à taux zéro a expiré à la fin de l’année dernière. En guise d’explication pour ce retard, l’exécutif parle d’un temps qu’il s’est volontairement accordé pour en faire un vrai bilan, de voir ses véritables apports ainsi que son coût total. Important Mais le verdict est tombé et les potentiels emprunteurs qui n’ont pas pu concrétiser leur projet peuvent être soulagés, le PTZ sera maintenu pour deux années supplémentaires. Les candidats à l’acquisition continueront donc à bénéficier de ce prêt gratuit jusqu’à fin 2022. Un dispositif qui a un coût Si le gouvernement a tardé avant d’annoncer la reconduction du fameux prêt à zéro intérêt, c’était pour en analyser les tenants et les aboutissants, mais surtout pour en mesurer la véritable portée. Il faut savoir que depuis son lancement il y a dix ans, le dispositif a déjà coûté au gouvernement 7,7 milliards d’euros en recettes fiscales. Pour rappel, les banques qui financent les projets sont rémunérées via des crédits d’impôt. Un dispositif qui a fait ses preuves Malgré ce coût élevé et bien qu’il soit entaché de quelques dérives (les bénéficiaires ne sont pas forcément des ménages modestes), le bilan du dispositif est plutôt positif en Nouvelle-Calédonie, d’où la décision de le reconduire. Jusqu’ici, on dénombre 3 727 bénéficiaires. Mais plus important encore, comme le PTZ est principalement destiné à l’acquisition d’un logement neuf, il a été un soutien précieux pour le secteur de la construction. De nouvelles règles à respecter En ces dix années d’existence, il est arrivé que le PTZ soit utilisé de manière abusive. Par exemple, un emprunteur a pu bénéficier de la fameuse aide pour financer un projet à 5 millions de francs alors que le dispositif est destiné à prêter main-forte aux ménages modestes. De ce fait, pour les deux années supplémentaires, un plafond de revenu sera à respecter obligatoirement pour pouvoir être éligible au dispositif. Ce dernier sera également réservé aux primo-accédants.