Devenus trop chers à entretenir, de nombreux bâtiments religieux se retrouvent aujourd’hui sur le marché de la vente. Même les églises classées aux Monuments Historiques n’y échappent pas. Bien qu’atypiques, ces biens immobiliers attirent un certain type de clientèle, notamment depuis qu’ils peuvent être transformés sans se conformer à des obligations spécifiques. Un marché de niche La vente d’églises n’est plus aussi anodine de nos jours. Ces biens sortant de l’ordinaire trouvent facilement preneur. 5 à 10 édifices sont écoulés chaque année, 20 au maximum si les abbayes, les chapelles ou les couvents sont pris en considération. Selon Maxime Cumunel, secrétaire général de l’Observatoire du patrimoine religieux, Les transactions immobilières d’églises sont appelées à se multiplier dans les années à venir au regard du recul grandissant de la pratique religieuse. Maxime Cumunel Déjà, le nombre d’églises transformées ces dernières années est en progression, passant de 31 en 2017 à 34 en 2019. D’après Patrice Besse, fondateur de l’agence immobilière éponyme, Un édifice religieux peut valoir entre 20 000 et 500 000 euros en pleine campagne selon son emplacement et son état. En milieu urbain, sa mise à prix est beaucoup plus importante. Patrice Besse Des biens vraiment transformables à souhait ? Important Les églises non classées peuvent facilement faire l’objet de transformation, voire de démolition en cas de vente. Toutefois, ces bâtiments historiques conservent toujours leur caractère symbolique pour les riverains même si les lieux ne sont plus sacrés. Ainsi, il est rare qu’ils soient reconvertis en habitation pure. Selon Patrice Besse, Ce sont les acheteurs qui proposent des projets culturels ou voués à une ouverture au public qui sont le plus souvent approuvés. Patrice Besse C’est par exemple le cas de l’église Sainte-Thérèse à Hirson (Aisne) qui a été vendue à un pianiste international. Ce dernier en a fait un lieu d’organisation de concerts gratuits, malgré les nombreuses candidatures qui ont été disqualifiées par le diocèse de Soissons. Il en est de même pour l’église Saint-Eloi-d’Aulnoye-Aymeries (Nord) rachetée par un bailleur social au prix de 150 000 euros pour la reconvertir en logements sociaux. Un artisan couvreur a pu acquérir l’église Saint-Louis à Tourcoing (Nord) pour 20 000 euros. Il ambitionne de la transformer en un lieu d’exposition et de concerts. À noter qu’il est possible d’effectuer une demande de prêt immobilier pour l’acquisition de ces biens atypiques.