La reprise économique et le coût de l’énergie ont entrainé une forte hausse de l’inflation au Royaume-Uni. En hausse depuis le début de la pandémie, ce phénomène a enregistré une croissance de plus de 100 % en avril 2021, ce qui lui permet d’égaler son niveau du début de la crise sanitaire. En parallèle, l’immobilier résidentiel s’envole. L’inflation accélère en avril et atteint un pic à 1,5 % depuis mars 2020 D’après le Bureau national des statistiques (ONS), La hausse des prix à la consommation atteint 1,5 % sur un an en avril après 0,7 % le mois précédent Avec le redémarrage de l’activité, en particulier la réouverture des commerces non essentiels. Il s’agit d’un pic depuis l’arrivée de la pandémie du covid-19 en mars 2020. Grant Fitzner, économiste en chef à l’ONS, attribue cette progression marquée de l’inflation à la baisse des prix constatée l’année dernière, à la même période. Il souligne notamment L’écart en matière de dépenses des ménages et de prix des vêtements et chaussures. En effet, en avril, à la faveur de la levée des restrictions, les prix dans l’habillement gagnent 0,1 % avec après plusieurs mois de baisse. En parallèle, les autorités britanniques ont relevé le plafond des prix de l’électricité et du gaz. Suite à une meilleure orientation des cours du pétrole sur le marché, les prix à la pompe ont d’ailleurs grimpé à des niveaux inédits depuis janvier 2020. La crise sanitaire entraine une flambée des prix des logements La conjoncture a considérablement profité à l’immobilier résidentiel. D’après les données de l’ONS, Les prix ont bondi de 10,2 % sur une année glissante à la fin du premier trimestre, Une progression jamais observée depuis août 2007. ImportantSous l’effet de l’essor du télétravail notamment, les logements se sont appréciés de 24 000 livres entre mars 2020 et 2021, et se vendent désormais à 256 000 livres en moyenne. Mais la hausse est inégale : les maisons individuelles connaissent un succès croissant qui fait monter leur valeur de 11,7 %, contre 5,0 % pour les appartements et maisons mitoyennes. Des disparités sont également constatées entre les régions. Londres a été lourdement pénalisée par l’« exode » des urbains vers des zones périurbaines et rurales après le confinement, leur objectif étant de s’offrir davantage d’espace, et si possible, un extérieur. Les prix n’y ont par conséquent augmenté que de 3,7 %. Outre les conditions attractives en matière d’emprunt immobilier, la suspension de la taxe sur les achats jusqu’à fin septembre a également contribué au boom de l’immobilier. L’inflation devrait dépasser les 2 % en fin d’année Au cours des prochains mois, les économistes s’attendent à une progression continue de l’inflation liée l’augmentation des prix du transport aérien, ainsi que des séjours et forfaits vacances alors que les beaux jours sont là. En revanche, une accalmie devrait se produire sur le segment des télévisions, des ordinateurs et des jeux après l’engouement suscité par la crise. ImportantD’ici le 31 décembre, l’inflation pourrait ainsi s’établir à 2,3 % avant de redescendre à 2 % en fin 2022. Elle n’avait plus franchi ce cap depuis juillet 2019, quand elle s’était établie à 2,1 %. Mais pour la Banque d’Angleterre (BoE), ce mouvement sera temporaire. Afin de soutenir la relance économique, l’institution a annoncé le maintien de sa politique monétaire ultra-accommodante, qui implique un taux d’intérêt à 0,1 % et un programme de rachat d’actifs pour un montant de 895 milliards de livres. Selon les économistes, La BoE ne redoute pas de hausse inquiétante de l’inflation avant fin 2023, la reprise économique n’impactant pas immédiatement les prix.