Le marché français de la construction individuelle fait face à une nouvelle menace : la suppression du prêt à taux zéro, même dans les zones tendues. Pourtant, la conjoncture est bonne, avec des ventes en progression sur un an, et des intentions d’achat élevées pour les deux années à venir, principalement grâce aux conditions d’emprunt favorables. Bonne santé du secteur de la construction, soutenu par des conditions d’emprunt exceptionnelles Lors d’un récent colloque réunissant les constructeurs, promoteurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (FFB), les professionnels de la construction ont présenté un marché dynamique. « Les chiffres des trois premiers trimestres de 2019 montrent des ventes de maisons individuelles en hausse de 4 % sur un an (en excluant les lotissements) ». Et en se basant sur les intentions d’achat des Français pour les deux prochaines années, la dynamique devrait se poursuivre. Important La faiblesse des taux de prêt immobiliers est l’un des principaux moteurs du mouvement. L’Observatoire Crédit Logement/CSA pour le mois d’octobre affiche « Une moyenne à 1,13 %, en repli de 5 points de base par rapport au mois précédent ». De plus, les crédits accordés sont de plus en plus longs, la durée moyenne d’emprunt culminant à 229 mois au début de l’automne. Enfin, les banques ont considérablement allégé leurs conditions en matière d’apport personnel : dans le neuf, le taux moyen n’est que de 14 %. Risque de suppression du PTZ, même dans les zones tendues Grâce à ces évolutions, le pouvoir d’achat immobilier des ménages a pu être maintenu, malgré la hausse des prix et le rabotage du prêt à taux zéro ou PTZ, une aide pourtant essentielle pour les candidats à l’accès à la propriété. Depuis 2018, son montant a été réduit de moitié dans les zones B2 et C. Important Cette mesure avait déjà fortement impacté le secteur. Or, non seulement le dispositif va disparaître de ces zones à faible tension immobilière à partir du 1er janvier 2020, mais il semble que la suppression va s’étendre aux zones tendues (A et A bis), où il devait pourtant rester en vigueur au moins jusqu’au 31 décembre 2021. Cette information qui agite les acteurs de la construction a été publiée par le site spécialisé dans le BTP Batiactu à la mi-octobre. Ce projet de mettre un terme au prêt à taux zéro devrait faire l’objet d’un rapport à remettre incessamment au chef du gouvernement par le Conseil général de l’environnement et du développement durable et l’Inspection générale des finances. Le dispositif de défiscalisation Pinel également menacé après 2021 ? Selon Loïc Chapeaux, le directeur des affaires économiques de LCA-FFB, « Le PTZ sera particulièrement utile pour les futurs acquéreurs si les taux, actuellement à des seuils historiques, repartent à la hausse ». Loïc Chapeaux. De même, « Ce dispositif d’aide à l’accession redeviendra très intéressant avec l’arrivée de la réglementation dite de Bâle 4, laquelle devrait contraindre les banques à appliquer des conditions plus strictes pour l’octroi de crédit ». Loïc Chapeaux. Les rumeurs évoquent également des changements concernant la loi Pinel, qui permet de défiscaliser un investissement locatif dans le neuf et qui devrait rester valable jusqu’en 2021. La simulation loi Pinel reste un moyen d'avoir une estimation de l'avantage fiscal opéré dans le cadre d'un investissement immobilier. Selon Loïc Chapeaux, « La FFB prépare déjà sa prolongation ». Loïc Chapeaux.