Les taux des crédits immobiliers battent mois après mois leurs propres records de faiblesse. Les financements à moins de 1 %, quelle que soit leur durée, pourraient même devenir la norme. Toutefois, l’évolution des prix impacte différemment le pouvoir d’achat des ménages selon l’endroit où ils achètent un bien. Une récente étude fait le point sur l’état du marché immobilier neuf dans 10 grandes villes françaises. Pression sur les prix des biens neufs à cause de la rareté de l’offre Important Les taux immobiliers record de la fin 2016 ont été battus en mai dernier et ont continué à baisser dans de nombreuses villes de l’Hexagone. Ils bénéficient aussi bien à l’acheteur qu’à l’emprunteur désireux de faire racheter ou renégocier son prêt immobilier. Les porteurs des dossiers les plus solides parviennent ainsi à décrocher un prêt sur 20 ans à seulement 0,58 %. Important Ces conditions exceptionnelles sont indispensables à l’acquisition d’un bien neuf par les primo-accédants, pénalisés par la flambée des prix et par le coup de rabot subi par les aides à l’accession. Sur les 10 villes analysées, 8 sont concernées par une forte hausse des prix de l’immobilier neuf, jusqu’à 28 000 environ pour un T3. La progression la plus marquée depuis mars, date de la précédente édition de l’étude, est enregistrée à Lille (12,4 %), tandis que Nantes se situe à l’opposé avec une augmentation limitée à 0,17 %. Paris et Bordeaux se distinguent avec des replis respectifs de 8,33 % et 2,85 %. Important La pression sur les prix des logements neufs dans les grandes métropoles, caractérisées par une demande soutenue, est due à l’insuffisance de l’offre qui, elle-même, résulte de la conjonction de plusieurs facteurs. D’une part, la rareté du foncier tire son prix vers le haut. D’autre part, les coûts de construction ont explosé. Enfin, à l’approche des municipales de 2020, les élus locaux hésitent à délivrer des permis de construire. Selon les experts du secteur, « Cette conjoncture devrait se maintenir au moins jusqu’à la mi-juin, ce qui laisse un peu de temps aux candidats à l’acquisition immobilière pour se lancer ». Pouvoir d’achat immobilier en baisse dans plusieurs grandes villes tricolores Important Dans les 6 grandes villes où les prix du neuf ont grimpé, les ménages ont perdu du pouvoir d’achat. C’est notamment le cas à Lille, où la mensualité de crédit augmente de près de 8 %, ce qui grève le budget familial de plus de 1 100 euros par mois. À Strasbourg et à Marseille, les échéances de remboursement augmentent de 5,6 % et 4,7 % respectivement. D’autres nouveaux propriétaires en revanche gagnent en pouvoir d’achat, avec des mensualités de prêt allégées, comme à Nantes (-2,9 %) et à Lyon (1,8 %). Le maximum est observé à Bordeaux (+10 % en 6 mois) : un emprunt à un taux de 0,80 % souscrit pour financer un T3 neuf de 288 000 euros se rembourse à raison de 1 300 euros par mois. Les professionnels du marché recommandent aux primo-accédants de prendre rapidement leur décision. Important En effet, si aucune remontée brutale des taux n’est attendue, le prêt à taux zéro ne sera plus applicable dans les zones B2 et C dans le neuf. Or, il s’agit d’un levier essentiel pour l’accession à la propriété et sa disparition risque d’exclure bon nombre de ménages.