Parallèlement aux taux d’intérêt maintenus à un niveau très bas depuis plusieurs années d’affilée, et à la flambée des prix, la durée des crédits immobiliers s’est significativement allongée. Longtemps présenté comme une aubaine, cet allongement s’annonce au contraire comme une source de problème pour certains acquéreurs, notamment pour les couples qui achètent à deux et qui se séparent avant d’avoir fini de rembourser leur crédit. L’allongement de la durée de crédit améliore la solvabilité des emprunteurs Depuis 2014, les taux immobiliers sont demeurés très bas. Cette faiblesse des taux encourage les primo-accédants et les ménages souhaitant acquérir une résidence secondaire à concrétiser leurs projets. Important Si pour les premiers, l'allongement de la durée du prêt permet de disposer de plus de temps pour rembourser, et de rester solvable malgré la hausse des prix, les seconds peuvent pour leur part emprunter des sommes plus importantes. Les emprunteurs n’ont donc plus peur de s’engager sur la longue durée. Résultat : l’Observatoire crédit logement CSA constate que la durée moyenne des prêts immobiliers a augmenté de 30 mois en cinq ans pour passer à 229 mois. Un courtier remarque que désormais, les primo-accédants s'endettent habituellement sur 25 ans, contre 20 ans auparavant. Des inconvénients à ne pas négliger Toutefois, emprunter sur une longue durée ne présente pas que des avantages. Au contraire, s’engager pendant cinq ans de plus peut coûter très cher. Par exemple, un prêt de 200 000 € va coûter 43 000 € sur 20 ans. Il faudra compter 26 000€ de plus pour le même prêt sur 25 ans, et même 46 000 € de plus sur 30 ans. Par ailleurs, le remboursement du capital est retardé, car il faut d’abord s’acquitter des intérêts. Pour un couple, le problème peut se poser en cas de séparation. Il est possible de vendre le bien pour rembourser le capital, mais parfois la somme obtenue ne suffit pas. Certains décident alors de rester ensemble et de ne pas céder la propriété. Important Une dette immobilière peut aussi devenir source de conflits, d’autant plus qu’il est impossible de racheter la soulte du conjoint en l’absence de divorce prononcé. Notre collaboratrice Maël Bernier conseille ainsi aux couples de noter les apports de chacun chez le notaire afin d’éviter les situations de ce genre.