Le dynamisme du marché des crédits immobiliers préoccupe le Haut Conseil de stabilité financière. Cette autorité de contrôle s’inquiète de la dégradation des marges des banques liée au niveau bas des taux d’emprunt. Il appelle ainsi à la vigilance par rapport à la tarification et les conditions d’octroi de prêt, dans un contexte de forte concurrence entre les établissements bancaires. Les banques prennent trop de risques Le HCSF a tiré la sonnette d’alarme par rapport aux effets de la rude concurrence que se livrent les établissements bancaires dans l’octroi de crédit immobilier. Cette fois encore, l’organe de surveillance du système financier lance l’alerte sur les conditions d’octroi de crédit immobilier jugées trop souples. Important En effet, les banques sont de moins en moins exigeantes en ce qui concerne l’apport personnel. Pourtant, il s’agissait auparavant du principal facteur de blocage, peu d’emprunteurs étant en mesure de fournir un apport de 10 %. Ces derniers mois, les offres à 110 % abondent. Elles s’adressent aux jeunes emprunteurs qui accèdent ainsi au crédit sans apport et qui peuvent dans la foulée financer les frais de notaire. Important Les banques ont également assoupli les conditions d’attribution. Les décotes sur les taux sont proposées à tous les profils d’emprunteurs, même aux primo-accédants, et non plus exclusivement aux plus hauts revenus. C’est le cas principalement pour les emprunts de longue durée, notamment les prêts sur 25 ans. Le HCSF émet un “warning” Dans son communiqué du 11 septembre, le HCSF appelle à la vigilance face à la recrudescence des prêts immobiliers octroyés à des taux bas et à la contraction des marges des organismes de prêts. Important Dans un contexte ultra-concurrentiel, le crédit immobilier, en tant que produit d’appel pour attirer des clients, est quasiment bradé. Selon l’autorité de contrôle, l’augmentation de 5 % sur un an de l’encours de crédit aux ménages rapporté en juin 2018 est étroitement liée au dynamisme du marché immobilier. Plus généralement, l’organe de contrôle souligne également l’intérêt de juguler le niveau d'endettement du secteur privé non financier, estimé à 131 % du PIB au premier trimestre 2018 alors que la moyenne européenne se situe à 119,2 % du PIB. La hausse de l’endettement des sociétés non financières s’explique notamment par la croissance des encours de crédit bancaire, qui a augmenté de 6 % sur un an à fin juin 2018. Selon le communiqué du HSCF : « Cette hausse du crédit touche l’ensemble des entreprises, quelles que soient leurs tailles ».