Malgré une remontée attendue depuis des mois, les taux d’intérêt des prêts immobiliers sont restés stables en février. En revanche, le volume de crédits accordés a fortement diminué, tandis que leur durée a augmenté de 14 mois par rapport à la moyenne constatée en février 2014. De plus, les banques consentent à nouveau à accorder des prêts longs. Ralentissement de la demande de prêts immobiliers Selon l’Observatoire crédit logement/CSA, le taux moyen brut des crédits immobiliers toutes durées confondues pour février se situe à 1,47 %, soit seulement 1 point de base en un mois et de 3 points de base depuis décembre. Important Ils n’ont d’ailleurs cessé de décroître depuis août 2017, ce qui les ramène à leur niveau de février 2017. La production de prêts suit la même tendance baissière, avec une accélération en fin d’année. En glissement annuel, le mois dernier, le nombre de prêts distribués est tombé de 13,8 %. Ce ralentissement de la demande est dû à la flambée des prix de l’immobilier, que les taux historiquement bas ne parviennent plus à compenser. Retour des prêts longs, jusqu’à 35 ans Important Les professionnels du secteur notent également une recrudescence des prêts longs, jusqu’à 30 ans, voire 35 ans. Comme au cours de la période 2000-2010, les banques cherchent à séduire le maximum de primo-accédants. La durée importante combinée à la faiblesse des taux permet en effet de préserver leur solvabilité. Ainsi, les chiffres de l’Observatoire crédit logement/CSA montrent qu’à 218 mois en moyenne en février 2018, la durée des prêts a gagné 14 mois en 4 ans. Rien que sur l’année 2017, elle a progressé de 5 mois. La bonne nouvelle pour les emprunteurs est que ces financements aussi bénéficient désormais de taux très attractifs. Sur l’ensemble des crédits octroyés, les courtiers estiment que ceux sur 35 ans représentent environ 15 %. En outre, entre 2014 et février 2018, le pourcentage d’emprunts remboursables sur 25 à 30 ans a grimpé à 30,1 %, soit une hausse supérieure à 100 %. De même, la part des prêts d’une durée dépassant 20 ans est passée de 45,1 % à 60,4 % sur la période. Une situation potentiellement risquée D’après l’Observatoire, l’envolée des prix de l’immobilier exclut un nombre croissant d’emprunteurs, notamment les plus jeunes et les moins aisés, qui n’ont pas ou peu d’apport personnel. Et l’allongement de la durée de prêts, par ailleurs toujours très bon marché, pourrait nuire au marché. Observatoire crédit logement/CSA Le mouvement de l’indicateur de solvabilité de la demande en est la preuve. Pour rappel, il s’agit du ratio entre le coût mensuel des crédits distribués et le revenu total de ceux qui les ont souscrits. Après plusieurs mois de repli, cet indicateur commence à peine à se stabiliser. L’amélioration observée durant la période estivale en 2017 n’était donc que le reflet de la croissance de la part des nouveaux propriétaires ayant une bonne situation financière par rapport aux catégories d’emprunteurs plus modestes.