Pour l’année 2018, le courtier immobilier CAPFI anticipe une baisse des demandes de crédits de la part des primo-accédants. Si cette catégorie peut encore profiter cette année de la faiblesse des taux et des aides à l’accession, comme l’APL accession ou le PTZ. Ce ne sera plus le cas l’année prochaine. La plupart des primo-accédants risquent de perdre leur solvabilité avec l’arrêt de l’APL accession, le recentrage du PTZ, et la remontée probable des taux de crédits immobiliers. Modification des dispositifs d’aide au logement Pour tous les professionnels du secteur, l’économie budgétaire pouvant découler de la suppression de l’APL accession n’en vaut vraiment pas la peine. Le courtier immobilier estime que « cela porterait un coup dur aux ménages modestes, et conduirait à l’exclusion d’une frange non négligeable de la population, estimée à 10% des primo-accédants ». CAPFI. Important En ce qui concerne le PTZ dans le neuf, selon les informations communiquées par le gouvernement, le dispositif bénéficiera d’une prolongation de deux ans. Il demeure applicable sur tout le territoire pour l’achat de logements neufs. Le montant du prêt a toutefois été divisé par deux dans les zones rurales et périurbaines (B2 et C). Cette année, plus de la moitié des PTZ dans le neuf touchent pourtant ces zones. Important En revanche, le PTZ dans l’ancien ne sera plus disponible dans les zones A, Abis et B1, réputées tendues. Près de 16 % des PTZ dans l’ancien accordés concernent pourtant ces zones. Le dispositif a également permis la rénovation des centre-ville. Les professionnels regrettent que les économies budgétaires générées par la suppression de cette aide ne soient que dérisoires. Une logique budgétaire S’exprimant sur le plan logement dévoilé par le gouvernement cet automne, « On se rend compte aujourd’hui que les décisions sont gérées par Bercy », Philippe Taboret. estime Philippe Taboret, le Directeur Général Adjoint de CAFPI. Un avis que partage Pierre Madec, économiste à l’OFCE. D’après cet analyste, la réforme des aides au logement n’a qu’une logique budgétaire. Important Pour être cohérente avec ses objectifs, la politique du logement devrait s’appuyer sur une meilleure répartition de la fiscalité sur le logement. Pour l’économiste, « la réforme fiscale prévue pour 2018 favorisera l’épargne au sens large (le remplacement de l’ISF par l’IFI, la flat-tax à 30%) au détriment des revenus fonciers et immobiliers ». Philippe Taboret. Il ne faudrait pas également oublier les « frais de notaire », ainsi que les taxes perçues par les collectivités locales et l’Etat. Jusqu’ici, le sujet n’a pas encore été abordé par le gouvernement. Il influence pourtant la mobilité et, par conséquent, l’emploi. Il peut freiner l’achat-revente de logements. Enfin, pour ce qui est des emprunts immobiliers, les courtiers préfèrent jouer la carte de la prudence sur l’avenir des taux d’intérêt. Même s’ils restent à un niveau résolument bas, et présentent même un léger recul cet automne, Philippe Taboret estime qu’ « ils ne font que fluctuer dans une tendance haussière ». Philippe Taboret. D’après le pronostic de cet expert, le durcissement de la politique monétaire européenne pourrait conduire à une légère remontée des taux moyens sur 20 ans. Ceux-ci devraient dépasser le seuil des 2% dès la première moitié de 2018.