En un an, les prix des logements dans la métropole girondine ont grimpé de 15 %. Avec l’explosion des prix à Bordeaux, d’aucuns redoutent la formation d’une bulle immobilière. Si la création de la LGV qui relie la ville à Paris en 2 h est incriminée par de nombreux observateurs, d’autres facteurs inquiètent les professionnels. L’impact de la LGV Mais la LGV n’est pas forcément la cause de tous les problèmes qu’elle rencontre. Pour preuve, d’autres villes nouvellement desservies peu dynamiques sur le plan économique ne connaîtront pas d’évolution particulière. Les quartiers proches des gares peuvent toutefois faire exception, les propriétaires et promoteurs réalisant souvent des opérations de rénovation dans l’espoir d’une plus-value à la revente. La rareté des biens Avec une attractivité confirmée par divers classements, Bordeaux attire annuellement 16 800 nouveaux habitants en Gironde, la moitié (dont un millier de Franciliens) choisissant la métropole pour s’installer. Or, la demande est trop importante pour le parc immobilier et les infrastructures existantes, et les 7 000 unités supplémentaires construites chaque année sont loin de suffire. Les Parisiens aisés accusés des pires maux n’influent en réalité que sur des segments limités de l’ancien, effectivement devenus très chers : maisons avec jardins, et grands appartements en hypercentre. Pénurie de logements locatifs à cause d’Airbnb Pour les observateurs, Airbnb déséquilibre le marché de la location de longue durée traditionnelle sur les petites surfaces et exclut les ménages en difficulté. Autre conséquence, les étudiants aussi ont du mal à se loger, incitant la vice-présidente de l’Université et le recteur de l’académie à lancer un appel à l’endroit des personnels et propriétaires possédant un logement libre à les proposer à la location. Dans les agences, l’activité locative a chuté de 10 % à 20 %. Pour redresser la situation, les propriétaires seront tenus dès mars 2018 de déclarer leurs locations à la mairie, pour un maximum annuel de 120 nuitées. Toutefois, les professionnels réclament des mesures plus sévères comme l’obligation d’obtenir l’autorisation préalable des autres copropriétaires. Le facteur psychologique D’une part, avec les taux d’intérêt très faibles, l’emprunt immobilier devient plus accessible. D’autre part, les vendeurs sont tentés d’augmenter leurs prix pour profiter du mouvement haussier. Néanmoins, le neuf semble pour l’instant à l’abri d’une bulle spéculative. En effet, les prix à Bordeaux et les villes périphériques progressent à des rythmes différents et le pourcentage des ventes à propriétaires occupants a dépassé celui des ventes aux investisseurs. Dans l’ancien en revanche, la spéculation est forte entre particuliers, et il n’est pas rare que les biens situés dans certains quartiers se vendent plus cher que les nouveaux, quand ils sont décotés de 20 % à 30 % ailleurs.