Lors d’une conférence de presse, Mario Draghi, le président de la BCE annonce la réduction des achats mensuels d’obligations de 60 à 30 milliards d'euros à partir de janvier prochain, et ce, pour une durée prévue s’étaler sur neuf mois. Sur les marchés financiers, l’annonce a été plutôt bien perçue. Elle n’a entraîné aucune réaction violente. Une politique monétaire accommodante Selon Philippe Waechter, économiste chez Natixis Asset Management, la réussite de la communication du président de la Banque centrale européenne sur cette politique monétaire qualifiée d’accommodante est due au fait que « Mario Draghi a su jusqu'à présent éviter de prendre les investisseurs par surprise ». Philippe Waechter. Depuis plusieurs semaines, celui-ci avait bien préparé les esprits. Pour l’économiste, cette décision ne traduit aucunement un resserrement de la politique monétaire de la BCE. Mais plutôt une continuation de la politique monétaire actuelle, basée sur des achats massifs de titres obligataires et des taux d’intérêt à zéro. Comme prévu, la BCE entend bien poursuivre les achats de titres jusqu’en septembre 2008, voire de les proroger au cas où l’inflation n’atteint pas l’objectif de 2%. Si cela s’avérait nécessaire, la BCE est prête à se donner la possibilité de rehausser le montant de ses achats obligataires. Sur le plan technique, en plus des achats nets de 30 milliards, l’idée de réinvestir les revenus générés par le portefeuille obligataire a reçu la validation de Mario Draghi. Ainsi, l’augmentation du bilan va se poursuivre. Ce qui, selon cet expert, est bien le signe d’une politique monétaire accommodante. Remontée des taux prévue vers le deuxième semestre 2019 Pour ce qui est de la remontée des taux directeurs de la BCE, selon cet expert, cela ne pourrait se produire qu’ « après la fin des achats nets de titres obligataires sur le marché ». Philippe Waechter. En d’autres termes, les taux devraient repartir à la hausse vers le deuxième semestre 2019. De ce fait, le décalage entre la politique monétaire de la BCE qui se veut accommodante et celle de la Réserve fédérale américaine qui entame un resserrement progressif va encore se poursuivre sur plusieurs mois.