17 % des logements répertoriés en France sont aujourd’hui considérés comme des passoires thermiques. Une partie de ces biens est pourtant proposée sur le marché locatif. La question est alors de savoir si l’interdiction de la location des appartements et des maisons classés G affectera la tension locative. Trois ans en moyenne pour rénover une passoire thermique Pour les personnes qui se sont lancées dans un investissement locatif et qui sont propriétaires d’un logement avec une consommation d’énergie supérieure à 420 kWh/m²/an, il leur reste moins de deux ans pour mettre leur bien aux normes énergétiques afin de pouvoir continuer à le louer. ImportantEn effet, d’ici à 2025, tous les biens classés en catégorie G au DPE (diagnostic de performance énergétique) ne seront plus autorisés à la location. Cette interdiction s’étendra aux biens étiquetés F d’ici à 2028. Cependant, les professionnels de l’immobilier, à l’instar de Loïc Cantin, porte-parole de la Fédération nationale des agents immobiliers, affirment qu’ Il faut en réalité trois ans pour mener à bien un chantier de rénovation. Loïc Cantin En prenant en compte le délai des travaux, les biens classés G seraient exclus du marché locatif pendant au moins un an si les propriétaires décidaient d’entreprendre les travaux à cette date. Cela concernerait près de 600 000 logements. Leur exclusion risque ainsi de déséquilibrer le marché, en particulier dans des villes comme Angers, Lyon ou Annecy où la tension locative est particulièrement élevée. Patrice Vergriete propose d’effectuer les travaux progressivement Afin d’éviter qu’un bien classé G ne soit exclu du marché immobilier, le ministre du Logement Patrice Vergriete propose aux propriétaires et aux bailleurs de réaliser progressivement les travaux d’amélioration énergétique. ImportantAinsi, dans un premier temps, il recommande de prioriser les travaux permettant de faire passer le bien dans la classe F. Cela offrira au propriétaire un sursis de trois années supplémentaires. Celui-ci aura alors assez de temps pour trouver un financement, bénéficier d’un accompagnement et entreprendre par la suite d’autres rénovations afin d’atteindre l’étiquette E d’ici 2028. Sur France Info, le ministre a souligné l’importance de Ne pas sacrifier l’écologie au profit du logement. Son idée est de réaliser des travaux qui ne nécessitent pas l’approbation du syndic pour qu’une copropriété demeure accessible à la location. Néanmoins, conjuguées à la hausse du taux d’emprunt et de la crise du logement neuf, ces mesures se révèlent insuffisantes et la tension locative risque bien de s’intensifier. À retenir L’exclusion prochaine de millions de passoires thermiques du marché fait craindre une intensification de la pénurie de logements en France. Pour éviter une sortie massive de ces biens énergivores du parc locatif, le ministre du Logement avance plusieurs pistes. Parmi ses recommandations, il préconise par exemple de réaliser les travaux en plusieurs étapes, en priorisant les rénovations permettant de faire passer le bien en classe F.