En raison des taux d’intérêts qui continuent leur ascension, la production de nouveaux crédits est en chute libre. C'est également le cas des transactions immobilières, puisque les prix ne baissent encore que très peu. Verdict : les professionnels du secteur subissent un coup d’arrêt dans leur activité. Les professionnels de l’immobilier vivent des temps difficiles. Au vu des taux d’intérêts qui ne cessent de grimper et des conditions d’octroi des crédits qui se durcissent, les emprunteurs peinent à obtenir un prêt. Une chute de la production de nouveaux crédits et des transactions immobilières Selon les dernières données de la Banque de France, la production de nouveaux crédits a en effet reculé de plus de 41 % en un an. En juin, elle s’élevait à 11,1 milliards d’euros, contre 19 milliards un an plus tôt. Quant aux propriétaires, certains préfèrent repousser à plus tard la vente de leur bien, plutôt que d’en baisser le prix. Résultat : selon les notaires de France, le nombre de transactions a chuté de 12,6 % entre janvier et fin mai 2023. Des agences immobilières qui ferment et des mandataires qui peinent à se rémunérer Conséquence : les agences voient leur activité́ marquer le pas. De fait, “entre 600 à 700 agences traditionnelles ont fermé ou sont en redressement judiciaire depuis un an”, déclare au Parisien Loïc Cantin, le président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). Ce dernier alerte d’ailleurs sur le fait “qu’on n’est qu’au début d’une crise qui peut être longue”. Outre les agences, les agents immobiliers, qui agissent en tant que mandataires, sont particulièrement touchés. En effet, ceux-ci ne sont pas salariés. Ils se rémunèrent grâce aux commissions qu’ils touchent sur le prix de vente d’un bien, auxquelles ils doivent rétrocéder une partie au réseau dont ils sont membre. Ainsi, s’ils ne vendent plus, leur rémunération est directement affectée. D’autant que ces agents commerciaux sont plus nombreux que par le passé à se partager le gâteau. En effet, “leur effectif a quadruplé entre 1995 et 2020”, souligne Loïc Cantin. Des courtiers qui misent sur la diversification pour s’en sortir Quid des courtiers ? Ceux qui sont chargés de trouver un crédit aux conditions les plus avantageuses pour les particuliers, sont, eux aussi, mis à mal par la crise de l’immobilier. Mais certains s’en sortent toutefois mieux que d’autres. C’est notamment le cas des courtiers qui réussissent à étendre leur champ de compétences. "Notre activité a reculé de 20 %”, confie au Parisien Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux. “Mais notre palette de services dans l’assurance et le placement, entre autres, nous permet de compenser”, ajoute-t-elle. Pour les autres en revanche, la crise devrait laisser des traces.