Depuis la remontée des taux directeurs de la Banque Centrale européenne en 2022, les taux d’intérêt proposés aux particuliers se sont littéralement envolés. Et avec des taux de l’usure qui se rapprochent des 6 %, les crédits immobiliers sont de moins en moins bon marché. Le mouvement devrait se poursuivre dans un contexte inflationniste que la BCE peine pour l’instant à contrer. Envolée des taux et baisse de la capacité d’emprunt des Français Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, La moyenne des taux immobiliers sur 20 ans est passée de 2,62 % à 3,80 % entre janvier et fin août 2023. Mais la hausse n’a épargné aucun profil d’emprunteur et aucune durée. Au taux d’intérêt nominal viennent s’ajouter les frais de sûreté et de dossier, ainsi que le coût de l’assurance. En conséquence, le taux annuel effectif global (TAEG), qui représente le coût total d’un crédit, tourne autour de 4,05 % sur 20 ans, soit un bond d’environ 3 points en 18 mois. Nous sommes bien loin des années fastes précédant la pandémie, où les meilleurs dossiers obtenaient un taux inférieur à 1 %. Or, une augmentation de 1 % du taux se traduit par une perte de capacité d’emprunt de 20 % en tenant compte du plafond de taux d’endettement à 35 %. Cette explosion du coût des prêts freine l’accès à la propriété des Français, entraînant des tensions sur le marché locatif et contribuant à la crise actuelle du logement. Poursuite du mouvement haussier jusqu’en 2024 Et le mouvement haussier devrait se poursuivre jusqu’à fin 2023, d’autant que les taux de l’usure ont grimpé à 5,8 % au 1er octobre après 5,56 % en septembre pour les contrats de plus de 20 ans. Les banques disposent ainsi d’une marge de manœuvre plus importante pour relever leurs taux nominaux sans dépasser des maximums légaux plus élevés. Pour 2024, les avis des professionnels divergent. ImportantCertains anticipent un ralentissement de la progression, voire un recul des taux immobiliers, quand d’autres prédisent le franchissement du cap des 5 % avant de commencer à diminuer, sous réserve que l’inflation redescende à son niveau cible : 2 %. Les baisses durables ne sont pas attendues avant 2025, autour de 2,3 % d’après les experts d’Eurosystème. La BCE pourrait se retrouver contrainte de maintenir ses taux directeurs, voire de les réduire. Pour autant, les taux des crédits immobiliers pourraient ne pas suivre immédiatement cette tendance. Maël Barnier, notre porte-parole, évoque la possibilité d’un retour à la situation observée en 2011, année marquée par des mois de stabilité des taux de crédit. À retenir Depuis la remontée des taux directeurs de la BCE en 2022, les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont fortement augmenté, avec une moyenne à 3,80 % actuellement. Tous les emprunteurs et toutes les durées de prêt sont impactés, avec une nette dégradation de leur capacité d’emprunt. L’augmentation des taux de l’usure, qui se rapprochent des 6 %, risque d’entretenir la tendance haussière jusqu’à la fin de l’année. Les premières baisses significatives des taux immobiliers ne sont pas attendues avant 2025.