La pénurie de logements locatifs s’intensifie en France, aggravée par les difficultés d’accession à la propriété. Cette situation a conduit à une diminution spectaculaire du nombre d’annonces de location dans plusieurs villes, avec des baisses dépassant les -40 % en un an. Focus sur la situation et sur les villes les plus touchées. Les facteurs contribuant à la pénurie Le marché de l’investissement locatif subit une pression croissante, avec une baisse de -9 % des annonces de location sur SeLoger au 1er août 2023, suivie d’une réduction de -24 % dans le réseau d’agences immobilières Laforêt au cours des 12 derniers mois. Cette diminution est en grande partie attribuable à la hausse des taux d’intérêt, qui entrave la capacité d’emprunt des ménages et complique l’achat de biens immobiliers. Cette tendance se répercute sur le marché, avec une chute de -15 % des transactions nationales au sein des agences Laforêt par rapport à septembre 2022. L’impact sur les grandes villes Important Les grandes villes sont particulièrement touchées par cette crise. Entre août 2022 et août 2023, l’offre locative a chuté en moyenne de -23,2 %, soit plus du double de la baisse nationale. Nice se distingue avec une diminution de -33,9 % du nombre d’annonces de location en un an. La hausse continue des prix de l’immobilier dans cette ville rend l’achat encore plus difficile pour les locataires, en particulier pour ceux à revenus modestes. La cité niçoise bénéficie en effet de la présence d’étrangers fortunés, de secundo-accédants et de retraités français aisés. La situation à Paris est similaire, avec une baisse de -38,3 % du nombre de logements à louer en un an. Cependant, c’est à Rennes que la situation est la plus critique, avec une chute de -42,9 % de l’offre locative en 12 mois. La ville est confrontée à une pénurie de logements locatifs, notamment pour les étudiants, dont la population a augmenté de manière significative ces dernières années. Effets sur les loyers L’inadéquation entre la capacité d’acquisition des ménages et les prix de l’immobilier a un impact sur les loyers, qui ont augmenté de +3,1 % en un an à Rennes. À Nice, Marseille et Strasbourg, la raréfaction de l’offre a entraîné une hausse importante des loyers. La situation ne devrait pas s’améliorer à court terme, puisque les conditions de financement moins favorables perturbent le marché de la vente de biens immobiliers. Les mesures de plafonnement ou d’encadrement des loyers s’avèrent inefficaces pour résoudre cette crise croissante, mettant en lumière les défis persistants du marché immobilier français. À retenir La pénurie de logements locatifs s’aggrave en France, avec des baisses de plus de -40 % dans certaines villes. Les taux d’intérêt élevés entravent l’achat de biens immobiliers, réduisant l’offre locative de -9 % sur SeLoger et de -24 % chez Laforêt. Les grandes villes subissent la crise, notamment Nice (-33,9 %) et Rennes (-42,9 %). Les loyers augmentent, mais les mesures de régulation restent inefficaces. Les conditions de financement incertaines n’augurent aucune amélioration à court terme.