En raison de la hausse des taux immobiliers, les emprunteurs augmentent de plus en plus leur apport personnel pour convaincre la banque de leur octroyer un prêt. Lorsqu’ils ne le peuvent pas, ils peuvent parfois bénéficier d’un prêt sans apport, dit prêt à 110%. Mais ce dernier est généralement réservé aux plus jeunes, présentant un dossier solide. Les emprunteurs commencent à respirer. En effet, les taux de crédit semblent commencer à se stabiliser. Et “la barre des 5% ne sera probablement pas atteinte “, estime Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux. Une bonne nouvelle pour les candidats à l’achat, certes, mais qui n'efface pas leur hausse fulgurante des deux dernières années. Car pour rappel, les taux immobiliers ont en effet été multipliés par quatre depuis mars 2022. Cette flambée des taux a poussé de nombreux Français à renoncer à leur projet immobilier, faute de capacité d’achat suffisante. Ou à viser l’achat de biens moins spacieux, et donc moins chers. Selon Meilleurtaux, entre janvier et juin, les Français ont perdu en moyenne 5m2 de surface à l’achat dans les vingt plus grandes villes de l’hexagone. Et même 25m2 en moyenne depuis le 1er janvier 2020, juste avant le début de la crise sanitaire. Un montant d’apport croissant à mesure que les taux augmentent Ceux pour qui acheter moins grand ne suffisait pas à combler les exigences des banques, devenues davantage frileuses à prêter de l’argent à mesure que les taux d’emprunt s’élevaient, ont dû se résoudre à une autre solution : augmenter leur niveau d’apport. D’autant que les prix de l’immobilier ont dans le même temps fortement augmenté, et que l’endettement au-delà de 35% est proscrit par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Selon une étude de Meilleurtaux, en 2019, le montant de l’apport atteignait en moyenne 44 356 euros chez les 30-39 ans, 53 205 euros chez les 40-49 ans et 54 590 euros chez les 50-60 ans. Alors qu’en 2022, ce montant est respectivement passé à 64 874 euros, 82 282 euros et 87 209 euros. Soit des hausses comprises entre 20 000 euros et plus de 30 000 euros en seulement 3 ans. Par ailleurs, au dernier trimestre 2022, le niveau de l'apport personnel moyen était de 43,5% supérieur à celui enregistré au dernier trimestre 2019, d'après l’Observatoire CSA - Crédit Logement. La solution du prêt à 110% pour les plus jeunes Problème : certains aspirants propriétaires ne peuvent pas mettre autant d’apport personnel sur la table. C’est notamment le cas des primo-accédants, ceux qui achètent leur résidence principale pour la première fois. Toutefois, certains parviennent à obtenir des prêts sans apport de la part de leur banque, aussi appelés prêt à 110%. L’idée, c’est de permettre à l'emprunteur de financer non seulement le coût du bien en lui-même, mais aussi certains coûts accessoires (frais de notaire ou d’agence, de garanties...) sans avoir à débourser immédiatement des fonds supplémentaires. Cependant, ces prêts sans apport ne semblent pas accessibles à tous les primo-accédants. « Le 110% aujourd'hui, c'est vraiment plus pour les jeunes. Sur cette catégorie d'emprunteurs, les prêts sont statistiquement moins élevés, donc le risque est moins important pour la banque », explique Maël Bernier, directrice de la communication chez Meilleurtaux. Par exemple, “La Banque Postale a annoncé qu'elle acceptait de financer sans apport des dossiers de primo-accédants si ces derniers sont âgés de moins de 36 ans”, indique le site d’information MoneyVox. Mais pour mettre toutes les chances de son côté pour en décrocher un, mieux vaut présenter un dossier solide : présenter des revenus stables, montrer une gestion saine de ses comptes, sans découvert régulier, éviter le recours aux crédits conso, etc. Faire appel à un courtier, tel que Meilleurtaux, peut également être un moyen efficace d’obtenir un prêt à 110%.