Au mois de février, le taux moyen des crédits immobiliers octroyés a frôlé les 3 %. Pour un grand nombre de ménages empruntant sur une durée de 20 ans ou plus, cette barrière symbolique a déjà été franchie depuis longtemps. D’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen était de 2,61 % en janvier et a augmenté à 2,82 % en février. Il est prévu qu’il dépasse les 3 % dans les semaines à venir. En comparaison, il y a un an sur la même période, le taux moyen était à 1,13 %, et depuis lors, il n’a cessé d’augmenter. En effet, depuis le début de l’année 2023, la hausse s’est intensifiée avec une augmentation de 26 points de base en janvier, puis de 21 points de base en février, bien loin de la moyenne mensuelle de 11 points de base enregistrée en 2022. Accélération attendue en raison de l’évolution des seuils de l’usure L’envolée des taux immobiliers était inévitable, étant donné que ces derniers sont liés aux seuils de l’usure. Depuis le début de l’année, ces seuils sont actualisés chaque mois, au lieu de tous les trimestres. Important En janvier, le plafond a grimpé de 52 points de base (à 3,57 %) pour les prêts immobiliers de plus de 20 ans, qui représentent plus de deux tiers de la production actuelle. Cette progression s’est poursuivie en février (à 3,79 %) et en mars (à 4 %). Important Cette mensualisation vise à permettre aux taux immobiliers de suivre le même chemin que les coûts de refinancement des banques, qui ont été affectés par la forte hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne. L’objectif est d’éviter les situations d’exclusion qui peuvent survenir lorsque la rentabilité des crédits diminue en raison d’une marge trop faible avec l’usure, en particulier pour les ménages les plus vulnérables et les plus âgés. Emprunter à moins de 3 % devient un privilège Pour la majorité des emprunteurs ayant contracté un prêt immobilier sur une durée de 20 ans ou plus, la perspective de bénéficier d’un taux d’intérêt inférieur à 3 % est devenue un lointain souvenir. Selon les chiffres de février communiqués par l’Observatoire Crédit Logement/CSA, Plus des trois quarts des emprunteurs sur des prêts à 25 ans voient leur taux dépasser les 3 %, avec même des taux atteignant 3,50 %. Pour les prêts à 20 ans, plus de la moitié des emprunteurs franchissent la barre des 3 %. Désormais, obtenir un taux inférieur à 3 % est un privilège réservé : aux emprunteurs présentant un profil peu risqué pour les banques et disposant d’un apport important et d’une capacité d’épargne élevée, ou à ceux qui peuvent rembourser leur prêt sur une durée de moins de 20 ans. A retenir Le taux moyen des crédits immobiliers accordés en février approche la barre symbolique des 3 %, déjà dépassée pour de nombreux ménages qui prennent un crédit sur 20 ans et plus. Cette accélération était attendue et est liée à l’évolution des seuils de l’usure. Emprunter sous 3 % est en passe de devenir un privilège réservé aux emprunteurs qui ont la possibilité de rembourser sur moins de 20 ans et/ou qui présentent un profil attractif et peu risqué pour les banques.