Hausse générale des prix, baisse du pouvoir d’achat, remontée des taux d’intérêt… face aux incertitudes liées à la conjoncture économique, de moins en moins de Français détiennent un crédit ou envisagent d’en souscrire. Selon une étude réalisée par le groupe Kantar, la part des ménages ayant contracté un crédit a atteint son plus bas niveau depuis 34 ans. Crise du marché des crédits Les crises successives des deux dernières décennies ont-elles eu raison de l’attractivité des crédits aux particuliers ? Quoi qu’il en soit, les Français sont aujourd’hui beaucoup plus frileux à l’idée de souscrire un crédit conso ou un crédit immo : seuls 43,4 % des ménages en détenaient en 2022. À l’origine de cette réticence généralisée, les incertitudes pesant sur leur pouvoir d’achat. ImportantDans les détails, l’étude Kantar révèle que les demandes de crédits à la consommation, les plus affectés, ont reculé de -2,2 % par rapport à 2021, passant de 24 % à 21,8 %. Il s’agit de la cinquième baisse consécutive rapportée à l’échelle nationale, souligne l’étude. Conséquence logique : les établissements de crédit ont eux aussi réduit leur offre pour s’aligner à la demande. En ce qui concerne les intentions de souscription, le repli est particulièrement notable pour les crédits immobiliers (- 4,8 %), soit le niveau le plus bas depuis 1997. Des facteurs multiples Si l’inflation persistante explique en partie le recul des intentions de souscription, d’autres facteurs entrent également en ligne de compte. Il faut savoir que début janvier, la Banque de France avait annoncé l’augmentation progressive du taux d’usure pour le premier semestre. Le taux d’usure correspond au seuil au-delà duquel les banques ne peuvent plus prêter. Cette mesure a provoqué, entre autres effets, un durcissement des conditions d’octroi des prêts immobiliers, notamment un montant plus élevé de l’apport personnel. Parallèlement, les hausses progressives des taux d’intérêt observées ces derniers mois ne jouent pas en faveur du marché des crédits immobiliers. Alors que les taux de crédit immobilier avaient reculé à leur plus bas niveau fin 2021 (1 %), ces derniers n’ont cessé d’augmenter depuis pour atteindre 2,6 % en moyenne en janvier. Les analystes prévoient même une ascension frôlant les 4 % d’ici l’été. À retenir Une étude réalisée par le groupe britannique Kantar et publiée par la Fédération bancaire française (FBF) révèle le recul généralisé des demandes de crédits aux particuliers. Une contraction du marché qui s’explique en partie par le contexte inflationniste actuel ainsi que les incertitudes sur les capacités de remboursement des emprunteurs.