Des familles qui déménagent massivement en périphéries, des achats immobiliers en hausse dans les zones rurales, un engouement plus marqué pour le littoral… si le besoin d’espace reste un moteur essentiel des projets immobiliers, les choix géographiques des Français traduisent une autre réalité plus relative. Où en est le supposé exode urbain près deux ans après le dernier confinement ? La crise sanitaire et ses effets sur les projets immobiliers Comme partout ailleurs, les épisodes de confinement ont été très mal vécus en France. L’absence brutale de liens sociaux, le manque d’espace, la sédentarisation… pour de nombreux Français, la crise sanitaire a remis à plat leur mode de vie citadin et son lot de routine. Au sortir de la crise, alors que le marché immobilier reprenait doucement, les agences et courtiers immobiliers ont enregistré une forte demande pour les biens excentrés, loin des tumultes des agglomérations urbaines. Les analystes avaient alors avancé la possibilité d’ un exode urbain massif susceptible de bouleverser le marché en faveur des villes moyennes. ImportantCependant, s’il est vrai que le volume des transactions a augmenté en dehors des aires urbaines, l’ampleur du phénomène doit être nuancée. Selon une étude de Popsu Territoires, c’est plutôt un rééquilibrage territorial limité qui s’est mis en place. Des facteurs multiples Certes, la crise sanitaire a eu une incidence sur les choix géographiques des acheteurs, sans pour autant transformer la physionomie du marché. Ainsi, l’étude souligne que les intentions d’achats pour des logements à la campagne ont progressé de +1 % entre 2019 et 2021, passant de 7 % à 8 %. Par ailleurs, le désir de s’écarter des villes est plus motivé par la situation familiale que par des projets professionnels. À ce sujet, l’explosion du télétravail pendant les périodes de confinement avait été avancée comme un des principaux facteurs sous-tendant l’exode urbain. Toutefois, l’analyse des consultations des annonces de ventes immobilières révèle que la progression concerne surtout les intentions d’achat, non les transactions. Enfin, l’étude Popsu Territoires met l’accent sur l’intérêt croissant des particuliers pour les zones périurbaines où les prix restent accessibles. Armentières dans le Nord, Dardilly près de Lyon ou encore Aubergenville dans les Yvelines : ces territoires gagnent chaque jour en popularité. À retenir Annoncé comme un phénomène d’une grande ampleur, l’exode urbain des Français au sortir de la crise sanitaire n’a pas eu lieu, ou tout du moins n’a pas produit l’effet escompté. D’une manière générale, les choix géographiques des Français se concentrent sur les aires urbaines et les espaces périurbains.